Journée d’étude
Ut pictura poesis I. Art et littérature dans la Monarchie hispanique au Siècle d’Or
La postérité de l’œuvre d’Emilio Orozco Díaz (1909-1987)
Dans ses Moralia Plutarque attribua à Simonidès de Céos la formule répétée à l’envi par tous ceux qui, depuis l’Antiquité, se sont intéressés à la relation entre les arts et la
littérature : « la poésie est une peinture parlante et la peinture une poésie muette ». Cette relation est historiquement et théoriquement fondée sur un parallèle, qui de l’Antiquité jusqu’au XVIIIe siècle est demeuré celui du « ut pictura poesis », formulé par Horace dans son Ars poetica. Dès lors, la peinture a été mise en situation de conformité ou d’équivalence avec la littérature. Nous explorerons cette réalité, ou cette fiction, aux XVIe et au XVIIe siècle, qui sont les siècles où la dynastie des Habsbourg régna sur la Monarchie hispanique. Formés dans des ateliers, les peintres luttaient encore au XVIIe
siècle pour que leur art fût reconnu comme un art libéral au même titre que la poésie. Ce constat, qui ne fait pas de l’Espagne, du point de vue artistique, une entité périphérique en Europe, permet de saisir les premières modalités de la relation entre poésie et peinture qui s’y est exprimée. Il y en a bien d’autres.
Dans ses Moralia Plutarque attribua à Simonidès de Céos la formule répétée à l’envi par tous ceux qui, depuis l’Antiquité, se sont intéressés à la relation entre les arts et la
littérature : « la poésie est une peinture parlante et la peinture une poésie muette ». Cette relation est historiquement et théoriquement fondée sur un parallèle, qui de l’Antiquité jusqu’au XVIIIe siècle est demeuré celui du « ut pictura poesis », formulé par Horace dans son Ars poetica. Dès lors, la peinture a été mise en situation de conformité ou d’équivalence avec la littérature. Nous explorerons cette réalité, ou cette fiction, aux XVIe et au XVIIe siècle, qui sont les siècles où la dynastie des Habsbourg régna sur la Monarchie hispanique. Formés dans des ateliers, les peintres luttaient encore au XVIIe
siècle pour que leur art fût reconnu comme un art libéral au même titre que la poésie. Ce constat, qui ne fait pas de l’Espagne, du point de vue artistique, une entité périphérique en Europe, permet de saisir les premières modalités de la relation entre poésie et peinture qui s’y est exprimée. Il y en a bien d’autres.
Ce workshop international réunit les meilleurs spécialistes des formes poétiques et des champs de l’histoire et de l’histoire de l’art afin d’amorcer une véritable réflexion collective sur les liens pluriels entre art et littérature au Siècle d’Or espagnol depuis des perspectives diverses. Elle se place sous l’autorité d’Emilio Orozco Díaz (1909-1987), qui fut l’un des pionniers de cette approche croisée.