« Des liens aux réseaux du sang : controverses scientifiques et réactions sociétales. Europe occidentale, XVIe-XXe siècles »
Appel à communication – Date limite : 15 janvier 2026
« Des liens aux réseaux du sang : controverses scientifiques et réactions sociétales. Europe occidentale, XVIe-XXe siècles »
12-13 novembre 2026
USPN/Campus Condorcet
Colloque organisé par l’Université Sorbonne Paris Nord / UR PLEIADE et l’Institut de l’histoire des sciences de l’Académie polonaise à Varsovie
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RÉSUMÉ
Le sang est un objet d’étude qui a traversé les siècles en raison de ses enjeux scientifiques et sociétaux. Ce fluide vital est vecteur de croyances et, dans certains cas, utilisé comme marqueur social indélébile. Il crée des tensions, des ostracismes, souvent avec le concours complice des instances de savoir ou de pouvoir.
La question est de déterminer en quoi le discours savant, traditionnel ou innovant, et les représentations populaires ont pu se mélanger ou, au contraire, se distinguer radicalement. Dans certains cas, les découvertes et les ruptures en termes de réception et de vision autour du sang et des liens qu’il génère ont pu conduire à des controverses intenses, parce qu’à l’encontre de conceptions traditionnelles jugées incontestables. Des discours savants se sont opposés, des réseaux se sont mobilisés. Changer la perception du sang des femmes, des étrangers ou des malades n’était pas sans conséquence. Mais, en l’état, ces turbulences autour d’un sang dont les qualités sont à reconsidérer sont encore mal connues.
OBJECTIF DE LA CONFÉRENCE
Nous souhaitons ouvrir cette réflexion à une large communauté de chercheur/ses : historiens et historiennes de la médecine et de la santé, spécialistes en hématologie, en génétique, mais aussi philosophes, ethnologues et sociologues. Cette diversité disciplinaire est indispensable pour comprendre la richesse des polémiques nées autour des « réseaux du sang » et la manière dont elles ont fait évoluer à la fois les savoirs, les pratiques, les gestes et les sensibilités.
Nous aborderons, du point de vue des sciences humaines et sociales, les réseaux qui ont pu jouer un rôle autour des controverses relatives aux liens du sang dans leurs dimensions sociales, politiques et scientifiques. La diversité des normes, des espaces, des discours et des acteurs concernés ne sera pas éludée, bien au contraire. Nous nous interrogerons aussi sur la manière dont la compréhension des liens biologiques et familiaux, rendue possible par la génétique, a transformé, depuis plus d’un siècle, la définition normée et genrée de la « santé » (prise en charge des maladies héréditaires, anticipations thérapeutiques, nouvelles stratégies de soin). Cela nous permettra de mieux comprendre comment ces connaissances, plus ou moins bien acceptées, plus ou moins bien diffusées, ont contribué à transformer le rôle du sang et de ce qu’il contient dans le maintien de la cohésion familiale (l’ancien modèle aristocratique lié au fantasme de la pureté du sang résistait mal à la réalité des naissances « monstrueuses ») face à la maladie.
Zone géographique concernée : Europe méditerranéenne, occidentale et orientale.
Temporalité : XVIe-XXe siècles (période allant des premières théories sur la circulation sanguine aux premières percées scientifiques sur la génétique).
Thèmes abordés :
· Liens du sang, théories hématologiques et communautés savantes en opposition
· Savoirs hématologiques et normes religieuses : une confrontation sous-estimée ?
· Expressions des sensibilités populaires au fil des progrès et des connaissances scientifiques sur le sang
· Représentations des liens du sang comme sujet polémique dans les textes et les arts
Les objectifs que nous nous sommes fixés sont les suivants :
· Comprendre l’impact des réseaux scientifiques européens dans les recherches sur les questions du sang et le développement des pratiques de santé qui s’y réfèrent
· Comprendre l’incidence des découvertes scientifiques sur le sang sur les inégalités sociales et la perception des pauvres, de certains malades ou des étrangers
· Observer la diversité des acteurs mobilisés pour améliorer la recherche sur le sang
· Repenser l’être et la santé au fil des découvertes scientifiques sur le sang (préjugés et divisions des sociétés)
· Redéfinition des liens sociaux et des rapports entre les sexes en fonction des évolutions des connaissances sur le sang (sang menstruel, ménopause)
· Comprendre comment fut instrumentalisée la question du sang durant les crises sanitaires et sociales par les autorités publiques
Nous proposons d’articuler notre approche à travers quatre axes :
· Les notions de liens et de réseaux du sang : théories et pratiques
· La circulation des idées et des connaissances scientifiques sur le sang
· La projection de représentations sur le sang et leurs évolutions
· Les tensions scientifiques, politiques et sociétales au sujet du sang et des réseaux qu’il crée
MOTS-CLÉS THEMATIQUES :
Sang, savoirs, normes, controverses, représentations.
Les propositions de communication (300-400 mots) en français, en anglais ou en polonais, accompagnées d’une courte notice biographique, sont à envoyer d’ici le 15 janvier 2026 à sabrina.juillet-garzon@sorbonne-paris-nord.fr, renata.paliga@ihnpan.pl, sarah.pelletier@univ-paris13.fr, stanispz@mshn.fr
« Of blood networks: scientific controversies and societal reactions. Western Europe, 16th-20th centuries »
12-13 November 2026
USPN/Campus Condorcet
This Conference is organised by the Université Sorbonne Paris Nord / UR PLEIADE and the Institute of the History of Science of the Polish Academy of Sciences in Warsaw.
SUMMARY
Blood has been an object of study for centuries due to its scientific and societal implications. This vital fluid is a vector of beliefs and, in some cases, is used as an indelible social marker. It creates tensions and ostracism, often with the complicit assistance of institutions of knowledge or power.
The question is to determine how scholarly discourse, whether traditional or innovative, and popular representations have been able to blend or, on the contrary, radically differentiate themselves. In some cases, discoveries and ruptures in terms of reception and vision surrounding blood and the connections it generates have led to intense controversies, because they question the traditional conceptions long believed to be incontestable. Scholarly discourses have clashed, networks have mobilized. Changing the perception of the blood of women, foreigners, or the sick was not without consequences. But, as it stands, this turbulence surrounding blood and its qualities that need to be reconsidered because it is still poorly understood.
PURPOSE OF THE CONFERENCE
We wish to open this discussion to a broad community of researchers: historians of medicine and health, specialists in haematology and genetics, as well as philosophers, ethnologists and sociologists. This disciplinary diversity is essential to understanding the richness of the controversies surrounding ‘blood networks’ and how they have changed knowledge, practices, actions and sensibilities.
From the perspective of the humanities and of the social sciences, we will examine the networks that may have played a role in the controversies surrounding blood ties and networks in their social, political and scientific dimensions. The diversity of norms, spaces, discourses and actors involved should not be ignored when dealing with this topic. We will also examine how the understanding of biological and family ties, made possible by genetics, has transformed the standardised and gendered definition of ‘health’ (treatment of hereditary diseases, therapeutic anticipations, new care strategies) over the last century. This will enable us to better understand how this knowledge, which has been accepted and disseminated to varying degrees, has contributed to transforming the role of blood and its contents in maintaining family cohesion (the old aristocratic model linked to the fantasy of blood purity was ill-equipped to deal with the reality of ‘monstrous’ births) when dealing with disease.
Geographical area concerned: Mediterranean, Western and Eastern Europe.
Time period: 16th-20th centuries (from the first theories on blood circulation to the first scientific breakthroughs in genetics).
TOPICS COVERED:
• Blood ties, haematological theories and opposing scholarly communities
• Haematological knowledge and religious norms: an underestimated confrontation?
• Expressions of popular sensibilities in the wake of scientific progress and knowledge about blood
• Representations of blood ties as a controversial subject in texts and the arts
THE OBJECTIVES WE HAVE SET OURSELVES ARE AS FOLLOWS:
• To understand the impact of European scientific networks on research into blood-related issues and the development of related healthcare practices
• To understand the impact of scientific discoveries about blood on social inequalities and perceptions of the poor, certain patients or foreigners
• To observe the diversity of actors mobilised to improve blood research
• To rethink being and health in the light of scientific discoveries about blood (prejudices and divisions in society)
• To redefine social ties and gender relations in line with developments in knowledge about blood (menstrual blood, menopause)
• To understand how the issue of blood was exploited by public authorities during health and social crises
WE PROPOSE TO STRUCTURE OUR APPROACH AROUND FOUR THEMES:
• The concepts of blood ties and networks: theories and practices
• The circulation of scientific ideas and knowledge about blood
• The projection of representations of blood and how they have evolved
• Scientific, political and societal tensions surrounding blood and the networks it creates
KEYWORDS:
Blood, knowledge, norms, controversies, representations.
Proposals for papers (300-400 words) in French, English or Polish, with a short biographical note, should be sent by 15 January tosabrina.juillet-garzon@sorbonne-paris-nord.fr, renata.paliga@ihnpan.pl, sarah.pelletier@univ-paris13.fr, stanispz@mshn.fr