Idéologie et imaginaire linguistiques en Espagne (1492-1625)

Marie-Eglantine Lescasse

De 1595 à 1625 paraissent coup sur coup en Espagne un ensemble d’ouvrages essentiels sur la langue castillane, depuis les Discursos (1595) de Gregorio López Madera, jusqu’à l’Arte (1625) de Gonzalo Correas, définissant un moment particulièrement fécond de la pensée sur la langue. Sur la période, la langue castillane acquiert progressivement le statut de langue littéraire et de culture, qui était autrefois réservé aux langues savantes.

Depuis l’émergence d’un courant puriste, jusqu’à la mise à distance de l’héritage de la langue et de la culture latine, en passant par l’extravagante théorie du castillan primitif, c’est l’histoire de cette progressive émancipation et des multiples discours qu’elle a suscités que ce livre retrace.