Appels 2022

Appel à contribution – Itinéraires. LTC – 2023-3 : Représentations de la catastrophe au xxie siècle dans les arts plastiques et la littérature : quelles réponses collectives et intimes ?

Date limite d’envoi des propositions : 19 décembre 2022

Coordination

Elsa Ayache, Artiste et Maître de conférences en arts plastiques, École des arts de la Sorbonne (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, UFR O4), Institut ACTE, UR 7539.

Anne Coudreuse, Maître de conférences HDR en Littérature française, UFR LLSHS, Université Sorbonne Paris Nord, Pléiade, UR 7338.

Argumentaire :

Il est courant de dater du 11 septembre 2001 le réel début du XXIe siècle perçu comme une période caractérisée par les catastrophes de tous ordres, même si le catastrophisme lui-même date de 1812, quand Georges Cuvier a proposé d’expliquer la formation de la terre par une série de cataclysmes. Théorie de l’histoire des sciences, plutôt décriée et longtemps confinée à la mythologie, le catastrophisme d’aujourd’hui propose de s’en tenir à un scénario du pire face à l’avenir. Les attentats du 11 septembre inaugurent « l’irruption du possible dans l’impossible », selon la définition de la catastrophe donnée par le philosophe de sciences Jean-Pierre Dupuy dans Pour un catastrophisme éclairé. Quand l’impossible est certain (Seuil, « La couleur des idées », 2002). « Non seulement la peur de la catastrophe à venir n’a aucun effet dissuasif ; non seulement la logique économique continue de progresser comme un rouleau compresseur ; mais aucun apprentissage n’a lieu. La catastrophe n’est pas crédible, tel est l’obstacle majeur. La peur de la catastrophe n’a aucune force dissuasive. L’heuristique de la peur n’est pas une solution toute faite, elle est le problème » (p. 143-144). Est-ce encore le cas à l’été 2022 qui a vu proliférer les incendies, les canicules, la sécheresse, les inondations, et sur lequel pèse la menace de l’explosion de la centrale nucléaire de Zaporijjia en Ukraine ? Tout se passe comme si, notamment d’un point de vue occidental, l’impossible était devenu notre quotidien et notre seul horizon. Nous pouvons d’emblée nous demander si l’art et la littérature obéissent à la même condamnation.

Le seul exemple de l’été 2022 montre que la catastrophe, planétaire, ne se donne plus à penser comme un événement unique, inédit et imprévisible. Elle se présente désormais comme un enchaînement de phénomènes en séries, elle est devenue notre actualité sans cesse renouvelée, et plus seulement notre avenir. Comme l’écrit Paul Virilio : « Devant cet état de fait d’une temporalité accélérée qui affecte les mœurs, l’art aussi bien que la politique des nations, une urgence s’impose entre toutes : celle d’exposer l’accident du Temps. Renversant de la sorte la menace de l’inopiné, la surprise devient sujet de thèse et le risque majeur sujet d’exposition dans le cadre des télécommunications instantanées. […] Ce constat d’impuissance devant le surgissement d’événements inattendus et catastrophiques nous contraint à renverser la tendance habituelle QUI NOUS EXPOSE À L’ACCIDENT, pour inaugurer une nouvelle sorte de muséologie, de muséographie : celle qui consiste maintenant à EXPOSER L’ACCIDENT, tous les accidents, du plus banal au plus tragique, des catastrophes naturelles aux sinistres industriels et scientifiques, sans éviter l’espèce trop souvent négligée de l’accident heureux, du coup de chance, du coup de foudre amoureux, voire du “coup de grâce” ! » (L’Accident originel, Galilée, 2005, p. 15-16).

Aujourd’hui, du témoignage sidéré, descriptif ou critique, des déstabilisations visuelles et signifiantes induisant doutes, remises en question voire déplacements, au développement de projets militants, alarmistes ou écoterroristes utilisant le viscéral et la peur pour éveiller les consciences et engager l’action, de quels rapports à la catastrophe témoignent les œuvres littéraires et artistiques contemporaines internationales ? Quelles intentions porte leur auteur ? Et quels impacts ont-elles sur le lecteur ou le spectateur ?

Il s’agit moins aujourd’hui pour les arts plastiques et la littérature de représenter la catastrophe que de l’incarner et d’y être, de lui apporter une figuration que de se laisser défigurer par elle, dans leurs formes, leurs pratiques et leurs définitions. Est-il encore possible d’attribuer un sens à la catastrophe par sa représentation plastique ou littéraire ?

Au-delà des genres littéraires formatés, comme les fictions éco-dystopiques ou post-apocalyptiques en plein essor, au-delà d’une instrumentalisation émotionnelle des images de catastrophe par les médias à des fins sensationnelles, idéologiques, économiques et politiques, pourrait-on voir se mettre en place une littérature ou un art catastrophés, dont la forme même serait atteinte par ce qui ne serait plus simplement un imaginaire ou une représentation de la catastrophe ? Quels types de gestes artistiques portent cette hypothèse et peuvent faire contre-point ? Quelles visions la littérature et les arts plastiques proposent-ils de la catastrophe par rapport à son traitement médiatique et à la surexposition aux images et aux mots, en temps réel ? Comment peuvent-ils à la fois fixer l’effet de sidération initial, reproductible à chaque catastrophe, et aider à le dépasser à la fois au plan intime et collectif ? Peuvent-ils aider à retourner la vulnérabilité des individus et des sociétés, en force d’action et de remédiation ? L’intime de la création artistique ou littéraire, poïétique, peut-il devenir politique, comme si « je » pouvais enfin sauver le monde, Narcisse ne se perdant plus dans sa propre image, enfermé dans son unique visage, mais se réfractant dans l’ensemble infini voué à la finitude de l’univers, humain ou non humain ?

Plusieurs questionnements et axes de réflexion se dégagent ainsi :

  • Quelles sont les expressions et re-présentations contemporaines artistiques et littéraires de la catastrophe ? À quelles positions et à quelles intentions de leurs auteurs renvoient-elles ?
  • Comment art et littérature rendent-ils compte d’une évolution de notre rapport aux catastrophes, impliquant différemment par exemple la notion de contrôle sur nos environnements urbains et naturels ? En effet, si la catastrophe naturelle n’a pas toujours été appréhendée dépendamment de nos actions, le sentiment d’impuissance ne vient-il pas aujourd’hui d’une volonté de puissance et de contrôle de tous les éléments ?
  • Du point de vue de la réception, quels sont les pouvoirs de l’art et de la littérature face à l’évidence de la catastrophe à venir ? À titre d’exemple, sur la question de la destruction du vivant, ont-ils une marge d’action possible, individuelle et/ou collective, vis-à-vis de ce paradoxe associant conscience du pire à venir et attentisme ? Comment peuvent-ils avoir un impact sur les marches politiques et économiques en cours ?
  • Plus loin, induisent-ils de nous positionner radicalement ? Ou peut-on encore penser la catastrophe dans et par la nuance ? Suffit-elle ou n’est-elle pas particulièrement nécessaire ?

Informations pratiques

Calendrier indicatif

  • 7 novembre 2022 : lancement de l’appel à contribution
  • 2 Décembre 2022 : date limite de réception des propositions
  • 9 janvier 2023 : retour du comité de coordination
  • 30 mai 2023 : date limite réception d’article V1
  • 30 juin 2023 : envoi des articles pour évaluation
  • 30 septembre 2023 : retour des évaluations
  • 30 décembre 2023 : révision des articles et envoi V2
  • Publication prévue : hiver 2024

Format de la proposition

Les propositions de contribution sous forme de résumé, accompagnées d’une notice bio-bibliographique, sont à envoyer à :

Les articles seront à remettre avant le 30 mai 2023 pour une parution du numéro à l’hiver 2024, après une évaluation de chaque contribution en double aveugle. Pour plus d’information sur la sélection et la publication des textes, consulter la page : https://journals.openedition.org/itineraires/2252.

Pour ce numéro, les auteur·trices sont invitée·s à proposer des textes de 25 000 signes minimum et 30 000 signes maximum (espaces comprises) en respectant scrupuleusement les consignes détaillées à la page suivante : https://journals.openedition.org/itineraires/2255. Les articles qui ne respecteraient pas ces normes seront retournés aux auteur·trices. avant d’être expertisés. Les contributions pourront être accompagnées d’images libres de droits et d’une résolution de 300 dpi (voir la partie « Illustrations » des consignes auteurs sur le site de la revue).

Texte complet de l’appel et informations sur le site de la revue : https://journals.openedition.org/itineraires/12113

Appel à contribution – Itinéraires. LTC – 2023-3 : Représentations de la catastrophe au xxie siècle dans les arts plastiques et la littérature : quelles réponses collectives et intimes ? Lire la suite »

Le manifeste s’éclate – Révolutions contemporaines du manifeste artistique et littéraire, entre théorie et pratique

Colloque à l’Université Paris-Cité,

24-25 novembre 2022

Argumentaire :

Dès le début des années 2000, la critique s’accorde sur un constat : en dépit de sa mort, annoncée dans les années 1980[1], le manifeste est de retour, dans les lettres, les arts et au-delà[2]. Cependant, il ressemble très peu à ses antécédents littéraires et artistiques du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle.

            Qu’il s’agisse de leur forme, de leur support, de leurs canaux de diffusion, de leurs usages ou de leur réception critique, les manifestes du XXIe siècle s’éloignent sensiblement du modèle littéraire à partir duquel ses définitions standard[3] ont été façonnées : ces nouveaux manifestes « après le manifeste » sont tantôt diffusés en ligne, tantôt lancés sous des formes non textuelles, ou encore commandités par des institutions réceptives à la création expérimentale.

Par leur tendance autoréflexive et individuelle, ils prolongent une dynamique de métamorphose des écrits d’artiste qui remonte aux manifestes des avant-gardes historiques du début du XXe siècle. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, cette dynamique de métamorphose s’accélère : ainsi, dans les années 1960, les manifestes signés par une seule personne[4] ou ne prenant pas la forme d’un texte (action, performance, objet, œuvre d’art…) constituent déjà un large pan de la production manifestaire européenne.

Le colloque « Le manifeste s’éclate » se propose d’explorer le vaste panorama des manifestes artistiques et littéraires des années 1960 jusqu’à l’extrême-contemporain et ainsi d’actualiser les cadres critiques et analytiques du manifeste de sorte qu’ils correspondent à ses évolutions et ses éclatements.

Pour ce faire, le manifeste sera appréhendé à la lumière du décloisonnement de ses frontières impulsé par les anthologies (cf. K. Deepwell, J. Lack, A. Danchev, A. Kramer) et les études critiques récentes sur le sujet (cf. FrancofoniaMarges, Lignes, Inter), ainsi que des pistes et méthodologies de recherche innovantes mises à disposition par le projet Manart. Depuis 2012, la base de données du projet, entièrement accessible en ligne, recense les manifestes produits dès la fin du XIXe siècle dans tous les domaines de la création et jusqu’à aujourd’hui : les 718 manifestes du monde entier qu’elle inclut à ce jour offrent un bon aperçu de l’ampleur des possibles du genre.

Cet éclatement des frontières du manifeste se fait de plusieurs manières, qui constituent autant de pistes de recherche possibles : décloisonnement géographique (manifestes extra-européens) ; temporel (manifestes après la grande époque du manifeste des avant-gardes historiques, de 1945 à nos jours) ; renouvellement des formes et des supports (manifestes hors du livre, du manifeste-action au manifeste-manifestation ; manifestes en ligne…).

Or, la scission entre les types de discours est telle qu’à partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale, « […] la définition de ce que les artistes revendiquent comme relevant du manifeste, […] ne correspond pas […] à la définition des historiens de la littérature et de l’art » (Jakobi, 2018).

Afin de mettre en exergue la dialectique complexe qui, depuis le début de l’histoire du manifeste littéraire et artistique, lie intentions des auteurs et intentions de la critique, et afin d’entendre les différentes voix qui font l’histoire du manifeste contemporain, nous sollicitons la participation à la fois de chercheurs et de créateurs.

Le colloque articulera trois approches :

  1. communications consacrées à un ou plusieurs manifestes, à un·e créateur·ice ayant produit des manifestes ou à la généalogie d’une forme spécifique de manifeste  ;
  2. réflexions théoriques sur le manifeste contemporain, retours réflexifs sur des manifestes déjà lancés lors de l’une des nombreuses manifestations récentes organisées sur le thème du manifeste (Manifesto de Julian Rosefeldt, Serpentine Gallery Manifesto Marathon et Degré 48, par exemple…) ;
  3. intervention de recherche-création, à une ou plusieurs voix, entretiens, performances, interventions d’artistes et de créateur·ices ayant produit des manifestes ou souhaitant lancer un manifeste ;

Les interventions seront de 30 min.

Nous accueillerons volontiers des formes innovantes ou atypiques d’intervention.

Comité d’organisation :

Camille Bloomfield (Université Paris Cité, CERILAC / Université Sorbonne Paris Nord, PLEIADE)

Viviana Birolli (Université Paris 1, HICSA)

Mette Ruiz (Université de Dalécarlie, Suède)

Audrey Ziane (Ecole des Beaux-Arts de Marseille – IFAMM)

Appel à communication :

Les propositions de contribution (d’environ 500 mots) ainsi qu’une courte bio-bibliographie

sont à envoyer à l’adresse contact@basemanart.com avant le 4 juillet 2022.

Le colloque se tiendra les 24 et 25 novembre 2022 à l’Université Paris-Cité,

sur le site des Grands Moulins (75013).

Sites Web de référence :

https://basemanart.com/projet-manart-presentation/

https://u-paris.fr/cerilac/

Bibliographie indicative :

Anthologies de manifestes :

  • Caws, M. A. (éd.), Manifesto. A Century of isms, University of Nebraska Press, Lincoln, Londres, 2001.
  • Peyton-Jones, J., Obrist, H. U. (dir.), Serpentine Gallery Manifesto Marathon, catalogue de la manifestation, Serpentine Gallery Pavillion, 18-19 octobre 2008, Serpentine Gallery, Londres, Walther Koenig, Cologne, Londres, 2009.
  • Danchev, A. (éd.), 100 Artist’s Manifestos. From the Futurist to the Stuckist, Penguin Classics, Londres, 2011.
  • Kramer-Mallordy, A. (éd.), Les grands manifestes de l’art des XIXème et XXème siècle,
    Beaux-Arts éditions, Paris, 2011.
  • Deepwell, K. (éd.), Feminist Art Manifestos. An Anthology,KT Press, 2014.
  • Foucard, D. (dir.), « Degré 48 », Les Laboratoires d’Aubervilliers, Aubervilliers, 26 avril, 24 mai, 28 juin, 6 juillet, 13 septembre, 18 octobre, 15 novembre, 6 décembre 2013 ; 17 janvier et 14 février 2014. [http://www.leslaboratoires.org/projet/degre-48/degre-48].
  • MacKenzie, S. (éd.), Film Manifestos and Global Cinema Cultures : A Critical Anthology,
    University of California Press, Oakland, 2014.
  • Lack, J. (éd.), Why Are We ‘Artists’ ? : 100 World Art Manifestos, Penguin Books, Londres, 2017.
  • Pichler, M. (éd.), Publishing Manifestos. An international anthology from artists and writers, MIT Press, Cambridge, 2019. 
  • Stiles, K., Selz, P. (éd.), Theories and Documents of Contemporary Art. A Sourcebook of Artists’ Writings, University of California Press, Berkeley, Los Angeles, Londres, 1996.

Etudes récentes :

  • Ariel, N., « Language games with ‘manifesto’ », communication, « Éthos manifestaire : modes d’énonciation et spécificités génériques du manifeste », journée d’étude organisée
    par Sarah-Jeanne Beauchamp Houde, 4 juin 2021, KU Leuven et en ligne.
  • Bloomfield, C., Ziane, A. (dir.), « Le manifeste à travers les arts : devenirs d’un genre indiscipliné », Itinéraires, Littérature, textes, cultures, n. 1, 2018. [Disponible en ligne], [https://journals.openedition.org/itineraires/4097].
  • Bloomfield, C., Birolli, V., Ziane, A., Tjell, M., « Manart : une base de données sur les manifestes artistiques et littéraires au XXème siècle », « Arpenter la vie littéraire/Surveying Literary Life », Biens symboliques. Revue de sciences sociales sur les arts, la culture et les idées. Symbolic Goods. A Social Science Journal on Arts, Culture and Ideas, », n. 2, Presses Universitaires de Vincennes, mai 2018.
  • Glicenstein, J. (dir.), « Manifestes », Marges, n. 21, PUV, Université Paris 8, Paris, automne-hiver 2015.
  • Gnocchi, M.C. (dir.), « Les manifestes littéraires au tournant du XXIè siècle », Francofonia, n. 59, automne 2010, Université de Bologne, Bologne, 2010.
  • Hanna, J., « ‘Future Shock’ : Manifestos in the Digital Age », Hyperrhiz : New Media Cultures n. 20, 2019. [Disponible en ligne], [http://www.researchgate.net/publication/333359877].
  • Jakobi, M., « Manifeste artistique, un genre anachronique aujourd’hui ? Le catalogue de la 12e biennale d’art contemporain de Lyon », Bloomfield, C., Ziane, A. (dir.), 2018.
  • Larue, A. (dir.), L’art qui manifeste, Université Paris 13, Centre d’études des Nouveaux Espaces littéraires, L’Harmattan, Paris, 2008, p. 105-112.
  •  « Manifestes », Inter. Art actuel, n. 133, 2019.
  • Margel, S., Yampolsky, E. (éd.), « Le manifeste entre littérature, art et politique », Lignes, n. 40, février 2013.
  • Regard, F., Tomiche, A. (dir.), Genre et manifeste, actes du colloque, Sorbonne Université, 8 novembre 2019, Sorbonne Université Presses (SUP), Paris, 2022 (à paraître).
  • Yanoshevsky, G., « Three Decades of Writing on Manifesto: The Making of a Genre », Poetics Today. International journal for theory and analysis of literature and communication, v. 30, n. 2, été 2009, p. 257-286.

[1] « L’époque des manifestes est close » et « la posture manifestaire est devenue anachronique », glose Jean-Marie Gleize en 1980 ; Gleize, J.-M., « Manifestes préfaces. Sur quelques aspects du prescriptif », « Les manifestes », Littérature, n. 39, octobre 1980, p. 13. Vingt ans plus tard, pour François Noudelmann « [r]evendiquer une avant-garde, en l’an 2000, relèverait assurément d’un combat d’arrière-garde […]. Les avant-gardes sont mortes » et, avec elles, les manifestes » ; Noudelmann, F., Avant-gardes et modernité, Hachette, Paris, 2000, p. 5. De nos jours, l’idée d’une mort du manifeste, voire d’un manifeste « après » et « nonobstant » le manifeste, revient souvent chez la critique : « La postmodernité, âge majeur des sociétés liquides, incarne la mort du manifeste, son déclassement historique, son caractère douteux, le reléguant au rang de propagande grossière. […] Prétendre incarner la vérité à l’ère de la dissémination culturelle ? Intenable. Quelles forces intimes dirigent dorénavant mes choix ? Le MOE. Manifestus obsoleto [sic] est, et le MOI, Mon organon intime » ; Ardenne, P., « Manifester pour le manifeste à l’ère des sociétés ‘liquides’ », « Manifestes », Inter. Art actuel, n. 133, 2019, p. 2-3.

[2] « […] la mort des manifestes, imminente et définitive aux yeux de plus d’un, n’a pas eu lieu », tranche Maria Chiara Gnocchi en 2010 : Gnocchi, M. C., « Lire les manifestes littéraires à l’orée du XXIème siècle », Gnocchi, M.C. (dir.), « Les manifestes littéraires au tournant du XXIe siècle », Francofonia, n. 59, automne 2010, Université de Bologne, Bologne, 2010, p. 6.

[3] À titre d’exemple, citons la définition donnée dans la 9e édition du Dictionnaire de l’Académie française : « Texte écrit par lequel un mouvement littéraire ou artistique expose ses intentions, ses aspirations ».

[4] Tjell, M., « Sans collectif, que reste-t-il du manifeste ? Sur les manifestes publiés à titre individuel dans le champ littéraire contemporain », Bloomfield, C., Ziane, A. (dir.), « Le manifeste à travers les arts : devenirs d’un genre indiscipliné », Itinéraires, Littérature, textes, cultures, n. 1, 2018. [Disponible en ligne], [https://journals.openedition.org/itineraires/4097].

Le manifeste s’éclate – Révolutions contemporaines du manifeste artistique et littéraire, entre théorie et pratique Lire la suite »

« Nature et paysages dans la bande dessinée polar » Journée d’étude en distanciel

Nature et paysages dans la bande dessinée polar

Journée d’étude en distanciel

On a coutume d’étudier dans le polar – tant dans le film que dans le roman – l’espace urbain, afin d’en souligner ses caractéristiques, qu’il soit adjuvant ou opposant. Le roman noir, lui, accorde une importance considérable à la ville. Selon Chandler, c’est Dashiell Hammett qui a inauguré véritablement le genre quand « il a sorti le crime de son vase vénitien et l’a flanqué dans le ruisseau ». La ville devient ainsi un élément essentiel du roman policier où, à l’origine simple cadre de l’histoire, elle occupe une place croissante. Georges Simenon, suivant en cela Honoré de Balzac, fut l’un des premiers à faire de la ville un élément essentiel et même constitutif du roman policier. On comprend dès lors que si les publications portant sur l’espace urbain dans la bande dessinée sont assez disparates, il n’en reste pas moins qu’elles sont assez nombreuses. Effectivement, les nombreuses études sur la dialectique entre bande dessinée et espace interrogent l’espace urbain au sens architectural. Comme l’espace architectural – particulièrement urbain – a déjà fait l’objet d’études chez les bédéistes ainsi que chez les théoriciens, nous souhaitons engager une réflexion nouvelle, sur l’articulation entre la nature – et ses paysages -, et la bande dessinée polar. Cette nécessité s’impose dans la mesure où les études qui se sont intéressées à la nature dans tous états sont peu orientées sur le genre de la bande dessinée polar.

Les axes de réflexion proposés portent sur les questions suivantes. La bande dessinée polar a souvent été fascinée par l’espace urbain mais qu’en est-il de l’espace naturel ou du paysage ? Comment cet espace et ces paysages sont-ils mis en valeur ? Comment interfèrent-t-ils dans le récit graphique polar ? Comment cette double jonction, entre nature et récit graphique polar, fonctionne-t-elle ? Quelles sont les fonctions de la nature dans la narration graphique ? Comment fait-elle évoluer la fiction ? Quelle est la place de cet espace dans la narrativisation graphique ? Concret, métaphorisé, fantasmé, l’espace naturel joue son rôle dans le récit fictionnel graphique de genre policier. Au même titre que l’espace urbain qui fait partie du dispositif graphico-narratif, la nature avec paysages constitue un élément essentiel dans l’élaboration de l’intrigue fictionnelle. Ainsi, peut-on se demander comment la nature et ses paysages opèrent dans l’évolution de l’enquête. Enfin du point de vue moins narratif mais plus plastique, comment cet espace naturel est-il dessiné dans la planche ou dans la case ?

Plus largement, si l’espace naturel fait vivre ou rebondir l’enquête, il peut aussi apporter une valeur ajoutée et renouvelée, et en ce sens introduire une part poétique, une dimension qui orienterait la bande dessinée vers le genre éco-thriller graphique qui pourrait être une autre piste d’étude possible.

Nous attendons de cette journée d’étude des communications portant sur ces questionnements, en particulier, celles qui relèveraient de la bande dessinée polar ou éco-thriller des XXe et XXIe siècles.

Calendrier

30 avril 2022 : Date limite d’envoi des propositions de communication

15 mai 2022 : Notification d’acceptation


Programme définitif fin mai 2022

Conditions de soumission

Résumé de 500 à 1000 mots (avec titre de la communication et axes d’orientation de la réflexion, corpus)
Coordonnées de l’auteur ( Nom, prénom, adresse électronique, statut, institution de rattachement du communicant /des communicants) à envoyer conjointement à mireille.raynal-zougari@univ-tlse2.fr, pascale.hellegouarch@gmail.com, seddaouifatima@yahoo.fr

Durée d’intervention 30 à 35 minutes

La journée d’étude se tiendra en distanciel. Une possibilité de publication des actes de la journée d’étude pourra être envisagée.

Organisateur/trice(s) et institution d’affiliation :

– Mireille Reynal-Zougari (Université Toulouse Jean-Jaurès, laboratoire LLA-CREATIS )

– Pascale Hellégouarc’h (Université Sorbonne Paris Nord, laboratoire Pléiade)

– Fatima Seddaoui  (Université Toulouse Jean-Jaurès, laboratoire LLA-CREATIS )

Liens partenaires :

« Nature et paysages dans la bande dessinée polar » Journée d’étude en distanciel Lire la suite »

Regards critiques sur le développement

Présentation des journées et des équipes organisatrices

Les journées doctorales (JD) « Regards critiques sur le développement » visent à promouvoir les synergies entre les jeunes chercheur·euse·s (jeunes docteur·e·s, doctorant·e·s et masterant·e·s) en sciences sociales contribuant à la recherche critique sur le développement, à l’étude des politiques et des institutions qui prétendent l’incarner et le mettre en pratique, ainsi que leurs fondements idéologiques, dans les Nords comme dans les Suds. Elles visent à faire dialoguer les travaux venant des différentes disciplines des sciences sociales, dans la mesure où le développement est un objet aussi bien anthropologique, économique, géographique, politique, psychologique et social.

Cette initiative s’inscrit dans une dynamique doctorale en pleine effervescence au sein du GEMDEV depuis l’inauguration du Campus Condorcet. En juin 2021, un comité d’organisation de séminaires doctoraux s’est formé, avec l’objectif de fonder un espace de rencontres régulières. La programmation de journées doctorales en 2022 et 2023 s’inscrit dans la volonté de renforcer et de pérenniser ces liens. Ces deux journées seront par ailleurs l’occasion d’ouvrir la discussion et de favoriser les échanges entre membres de diverses unités présentes sur le site Condorcet. Les jeunes chercheur·euse·s travaillant sur ces thématiques peuvent soumettre leur proposition de communication au comité d’organisation. Nous proposons d’orienter les réflexions autour des cinq axes décrits ci-après.

Des enseignant·e·s chercheur·euse·s plus aguerri·e·s seront sollicité·e·s en tant que membres du comité scientifique, à la fois pour évaluer les propositions reçues et pour animer les tables rondes. Le vaste réseau du GEMDEV et du comité d’organisation permettra de mobiliser des collègues en fonction des thématiques et disciplines. De cette manière, les journées doctorales seront de riches moments didactiques pour les jeunes chercheur·euse·s, quel que soit l’état d’avancement de leurs travaux.

Des possibilités de valorisation par publication sont en cours de négociation. Des (pré-)actes pourraient être publiés en archives ouvertes (communications écrites), et pour les travaux les plus avancés, il pourra être envisagé de proposer un numéro thématique dans une revue à comité de lecture (en soumettant les travaux au processus d’évaluation).

Modalités de proposition et de sélection

Les projets de communication, en français, anglais ou espagnol, devront contenir entre 4 000 et 8 000 signes espaces non compris, bibliographie incluse. Elles préciseront titre, l’axe choisi ainsi que trois mots clés, sujet, problématique et éventuelles hypothèses, terrain(s) et/ou corpus, méthode d’enquête et résultats de recherche. Elles seront accompagnées d’une brève présentation de l’auteur·e. La date limite d’envoi est fixée au 15 mai 2022.

Les propositions reçues seront lues en double aveugle et évaluées par les membres du comité scientifique. Les notifications d’acceptation ainsi que le programme des sessions seront envoyés début août 2022. Une fois le projet de communication accepté, il sera demandé de soumettre une communication écrite complète qui sera transmise aux discutant.es, entre 20 000 et 40 000 signes (espaces compris), hors bibliographie. Les journées auront lieu les 20 et 21 octobre 2022, en personne sur le site du Campus.

Les propositions de communication sont à déposer en un seul fichier PDF nommé de la façon suivante: 2022_NOMdel’auteur·e (ex : 2022_DUPONT.pdf) via le site (ici).

En cas de besoin, vous pouvez contacter le comité d’organisation à l’adresse e-mail suivante : regardscritiquesdeveloppement@gmail.com

Comité d’organisation :

Géraldine BRAY (EA 4403 UTRPP),

Annélie DELESCLUSE (UMR 201 Développement & Sociétés),

Moctar DIOUF (EA 7338 Pléiade),

Khadidja MEDANI (UMR 8586 PRODIG),

Diana PRELORENZO (UMR 7227 CREDA),

Kelly REDOUTE (UMR 8504 Géographie-cités),

Emma TYROU (UMR 7234 SPI-CEPN).

Regards critiques sur le développement Lire la suite »

Appel à communications pour le colloque « Épidémie Covid au Royaume Uni »

Appel à communications pour le Colloque « Épidémie Covid au Royaume Uni »

Date limite de dépôt : avant le 10 janvier 2022

Nous avons le plaisir de vous informer de l’ouverture de l’appel à communications pour le colloque intitulé : “L’épidémie de Covid-19 au Royaume-Uni : action publique, enjeux politiques et impact social”.

Ce colloque se tiendra au Campus Condorcet (Aubervilliers) les 29 et 30 septembre 2022. Les communications pourront être présentées en français ou en anglais.

Les propositions de communication sont à envoyer avant le 10 janvier 2022 aux deux adresses suivantes : covid19Paris22@gmail.com et anemone.kober@univ-paris13.fr

Comité d’organisation : Anne Beauvallet (Univ. Toulouse Jean-Jaurès), Clémence Fourton (Sciences Po, Lille), Sabrina Juillet-Garzon (USPN, Pléiade), Anémone Kober-Smith (USPN, Pléiade), Corinne Nativel (UPEC), Rose-May Pham Dinh (USPN, Pléiade).

Télécharger l’annonce de l’appel à contribution

Appel à communications pour le colloque « Épidémie Covid au Royaume Uni » Lire la suite »

Appel à communications pour le colloque international « La place des femmes dans l’hispanisme : les pionnières » / « Ser mujer e hispanista: el papel de las pioneras »

women pioneers of Hispanism

Appel à communication

Colloque international « La place des femmes dans l’hispanisme : les pionnières »

Convocatoria

Congreso internacional “Ser mujer e hispanista: el papel de las pioneras”

Image : Lady Louisa Tennyson by Phillip John. Royal Scottish Academy of Art & Architecture

Date limite de dépôt : avant le 1er mai 2022

Nous avons le plaisir de vous informer de l’ouverture de l’appel à communications pour le colloque international intitulé : “La place des femmes dans l’hispanisme : les pionnières”.

Ce colloque se tiendra à Paris les 6 et 7 octobre 2022. Les communications pourront être présentées en français ou en espagnol.

Les propositions sont à envoyer avant le 1er mai 2022 aux deux adresses suivantes : cecile.fourreldefrettes@univ-paris13.fret ivanne.galant@univ-paris13.fr

Une réponse sera apportée, après examen des propositions, avant le 20 mai 2022. 

Le colloque sera suivi d’une publication des articles retenus après évaluation.

Organisation

  • Unité de Recherche pluridisciplinaire Pléiade, Université Sorbonne Paris Nord-Paris 13
  • Centre de Recherche sur l’Espagne Contemporaine (CREC), Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3

Comité scientifique

  • Juan Carlos Baeza Soto (Université Sorbonne Paris Nord-Paris 13, Pléiade).
  • Brice Castanon-Akrami (Université Sorbonne Paris Nord-Paris 13, Pléiade)
  • Javier Domínguez-Arribas (Université Sorbonne Paris Nord-Paris 13, Pléiade).
  • Marie Franco (Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3, CREC)
  • Hélène Frison (Université Sorbonne Paris Nord-Paris 13, Pléiade)
  • Eva Lafuente (Ecole polytechnique – Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3, CREC)
  • Marie-Linda Ortega (Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3, CREC)
  • Marian Panchón Hidalgo (Université de Grenade, Espagne)
  • Sarah Pech-Pelleter (Université Sorbonne Paris Nord-Paris 13, Pléiade)
  • Marcin Sarna (Université Pédagogique de Cracovie, Pologne)
  • Jorge Villaverde (Université Catholique de Lille, Sorbonne Université, CRIMIC)
  • Cécile Vincent-Cassy (Cergy Paris Université, UMR Héritages)

Télécharger l’appel à communication en français

Descargar la convocatoria en español

Appel à communications pour le colloque international « La place des femmes dans l’hispanisme : les pionnières » / « Ser mujer e hispanista: el papel de las pioneras » Lire la suite »