Le temps femmes. Textes mémoriels des Lumières, Classiques Garnier. 2014

sous la direction de Anne Coudreuse et de Catriona Seth

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En quoi y aurait-il une spécificité du regard et du vécu des femmes en matière de temps, et quelles traces en trouve-t-on dans les textes mémoriels qu’elles sont nombreuses à rédiger dans toute l’Europe, dans différents milieux et avec des buts divers, au XVIIIe siècle ? À partir de recherches originales, menées dans des fonds publiés et manuscrits, par des collègues de différents pays européens, des plus grands spécialistes comme Philippe Lejeune à des chercheurs en début de carrière, ce collectif offre un angle d’approche inédit sur les Lumières au féminin et éclaire d’un jour nouveau un aspect essentiel de l’écriture de soi.

ISBN : 978-2-8124-3023-7

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L’histoire est une littérature contemporaine. Manifeste pour les sciences sociales, Éditions du Seuil. 2014

d’Ivan Jablonka

“L’histoire n’est pas fiction, la sociologie n’est pas roman, l’anthropologie n’est pas exotisme, et toutes trois obéissent à des exigences de méthode. À l’intérieur de ce cadre, rien n’empêche le chercheur d’écrire. La littérarité des sciences sociales ne renvoie pas à une technique, mais à un choix : le chercheur est placé devant une possibilité d’écriture. Concilier sciences sociales et créativité littéraire, c’est tenter d’écrire de manière plus libre, plus originale, plus juste, plus réflexive, non pour relâcher la scientificité de la recherche, mais au contraire pour la renforcer.

Réciproquement, une possibilité de connaissance s’offre à l’écrivain : la littérature est douée d’une aptitude historique, sociologique, anthropologique. Les écrits du réel – reportages, enquêtes, récits de vie, témoignages – forment une littérature ouverte sur le monde, traversée par des raisonnements, désireuse non seulement de représenter le réel, mais de le comprendre. Écrire pour dire du vrai.

Comme l’histoire peut être une littérature contemporaine, la littérature a quelque chose d’une histoire contemporaine ; et l’on pourrait dire la même chose des autres sciences sociales. Il y a là des perspectives nouvelles pour le siècle qui s’ouvre.”

Références

339 pages
ISBN : 978-2-02-113719-4

Revue de presse

À propos de l’auteur

Ivan Jablonka est professeur d’histoire à l’université de Paris 13. Il a notamment publié Histoire des grands-parents que je n’ai pas eus (Seuil, 2012 Prix du Sénat du livre d’histoire, Prix Guizot de l’Académie française, Prix Augustin-Thierry des Rendez-vous de l’histoire de Blois).

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L’Enfant-Shoah, Puf. 2014

sous la direction d’Ivan Jablonka

Pendant la Seconde Guerre mondiale, un million et demi d’enfants juifs ont été assassinés. En 1945, ceux qui vivent encore sont, à proprement parler, des survivants. Cachés pendant la guerre, rescapés des camps, orphelins, confiés à des maisons d’enfants ou élevés par des parents brisés, tous sont voués à grandir dans l’ombre de la Shoah. Comment se construire lorsqu’on porte un si lourd héritage ? Qu’ils aient grandi en France, en Grande-Bretagne, en Pologne, en Israël, aux États-Unis, ces enfants ont appris un métier, se sont mariés, ont mené leur vie comme tout un chacun. Ils ont raconté – ou omis de raconter – leurs épreuves à leurs propres enfants, qui sont devenus, nolens volens, les dépositaires de leur histoire.

Table des matières

Préface de Boris Cyrulnik

I. Enfances d’après-guerre

Audrey KICHELEWSKI (Université de Strasbourg) et Judith LINDENBERG (EHESS) – « Les enfants accusent ». Témoignages d’enfants survivants dans le monde polonais et yiddish
Maggie KIRSH (University of Wisconsin-Madison) – La politique de placement des enfants en Grande-Bretagne et en Palestine
Kathy HAZAN (Œuvre de secours aux enfants) – Les collectivités d’enfants juifs en France après la Shoah
Laura HOBSON FAURE (Université Paris 3) – Les enfants juifs et le Joint dans la France d’après-guerre
Catherine POUJOL (Université libre de Bruxelles) – La restitution des enfants juifs cachés par l’Église de France
Patrick CABANEL (Université de Toulouse-Le Mirail) – Enfants juifs et mamans Justes

II. Deuil et traumatismes

Nathalie ZAJDE (Université Paris 8) – La thérapie des enfants cachés : entre psychologie et histoire
Marion FELDMAN (Université Paris Descartes) – Psychopathologie des enfants cachés en France
Irène EPELBAUM (Œuvre de secours aux enfants) – Les groupes de parole d’enfants cachés
Masha ITZHAKI (Inalco) – Aharon Appelfeld, l’enfant romancier
Frosa PEJOSKA-BOUCHEREAU (Inalco) – Danilo Kiš ou le témoin au futur

III. Transmettre

Sarah GENSBURGER (CNRS) – « C’étaient des enfants » : retour sur une exposition
Aurélie BARJONET (Université de Versailles-Saint-Quentin) – Les petits-enfants : une génération d’écrivains hantés
Marianne RUBINSTEIN (écrivain) – Restaurer la colonne vertébrale de nos familles
Ivan JABLONKA (Université de Paris 13) – Petit-fils, historien, Juif

À propos de l’auteur

Ivan Jablonka est professeur d’histoire à l’université de Paris 13. Il a notamment publié Histoire des grands-parents que je n’ai pas eus (Seuil, 2012 Prix du Sénat du livre d’histoire, Prix Guizot de l’Académie française, Prix Augustin-Thierry des Rendez-vous de l’histoire de Blois).

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Les relations médecin-malade des temps modernes à l’époque contemporaine, Presses Universitaires du Septentrion. 2013

sous la direction de Elisabeth Belmas et Serenella Nonnis-Vigilante

Préface de Pierre Colonna et Patrice Guérin
Avant-propos de Jacques Deschamps

Entre l’usage des consilia dans les siècles modernes et le droit du malade à accéder à son dossier médical (loi du 4 mars 2002), la relation médecin-patient, individuelle et idéalisée telle que la définissait Hippocrate au Ve siècle avant J.-C., a connu d’importantes mutations. Relation sociale atypique et toujours complexe, elle revêt, en toute époque, des significations très variées en fonction du statut social de chacun des interlocuteurs. Du « paternalisme médical » aux théories du care, en passant par le concept d’humanisation de l’hôpital, la bientraitance ou la promulgation des lois de bioéthique en France, l’exercice quotidien des professionnels de la santé est jalonné de ruptures et de modifications profondes, toujours en relation avec les agendas politiques, les évolutions sociétales et les pressions médiatiques. La perspective historique et diachronique de l’ouvrage apporte un éclairage pertinent pour mieux appréhender la prise en compte des besoins et des savoirs des patients, à travers leurs relations avec le corps médical. Les auteurs réuni dans cet ouvrage, universitaires et professionnels de santé, nourrissent une réflexion toujours actuelle qui aide à démêler l’écheveau de la construction d’une histoire de la santé.

ISBN : 978-2-7574-0596-3
ISSN : 1284-565

À propos des auteurs

Élisabeth Belmas est professeur d’histoire moderne à l’université Paris 13 Sorbonne Paris Cité et membre du Centre de recherche espaces, sociétés, cultures (CRESC/Pléiade). Ses recherches portent sur l’histoire de la santé, en particulier les maladies professionnelles des temps modernes, ainsi que sur l’histoire du jeu dans la société française moderne.

Serenella Nonnis-Vigilante est historienne, membre associé du Centre de recherche espaces, sociétés, cultures (CRESC/Pléiade). Ses recherches, menées dans une approche comparatiste entre la France et l’Italie, portent sur l’histoire des politiques de santé publique et des politiques funéraires ainsi que sur l’histoire de l’hôpital et des rapports médecin-malade.

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“Normes de parentalité : modélisations et régulations (XVIIIe-XXIe siècles)”. Revue Annales de démographie historique 2013/1 N°125, Belin. 2013

Sous la direction de Julie Doyon, Sylvie Steinberg, Anne-Françoise Praz, Lorraine Odier Da Cruz

Le numéro 2013/1 des Annales de Démographie historique vient de paraître avec un dossier sur les “Normes de parentalité” coordonné par Julie Doyon (U. Paris 13), Anne-Françoise Praz (U. Fribourg) et Sylvie Steinberg (U. Rouen)

Annales de démographie historique 2013/1 (n° 125). 234 pages.

Nore parentalité

Dossier coordonné par Julie Doyon, Anne-Françoise Praz et Sylvie Steinberg

Sommaire

Julie Doyon, Anne-Françoise Praz, Lorraine Odier da Cruz et Sylvie Steinberg : Normes de parentalité : modélisations et régulations (XVIIIe-XIXe siècles), pp. 7-23
Daniela Lombardi : Autorité des pères et liberté des enfants dans les États italiens réformateurs du XVIIIe siècle, pp. 25-42
Alexandra Roger : Contester l’autorité parentale : les vocations religieuses forcées au xviiie siècle en France, pp. 43-67
Nathalie Le Bouteillec : Parentalité et illégitimité : réformes du droit de la filiation et de la famille en Suède au début du XXe siècle, pp. 69-97
Lorraine Odier da Cruz : L’École des Parents de Genève ou les métamorphoses du regard sur la parentalité (1950-1968), pp. 99-117
Charlotte Debest : Quand les « sans-enfant volontaires » questionnent les rôles parentaux contemporains, pp. 119-139

Varia

Isidro Dubert : L’abandon d’enfants dans l’Espagne de l’Ancien Régime : réévaluer l’ampleur et les causes du phénomène, pp. 141-164
Cathy McClive : Engendrer le tabou. L’interprétation du lévitique 15, 18-19 et 20-18 et de la menstruation sous l’ancien régime, pp. 165-210

Comptes rendus : pages 211 à 234
ISBN : 9782701183442
ISSN : 0066-2062
ISSN en ligne : 1776-2774

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Théâtre levain du cinéma, théâtre destin du cinéma, éditions Le Manuscrit. 2013

sous la direction de Agathe Torti-Alcayaga et Christine Kieh

Les spécialistes professionnels et universitaires du cinéma français et anglo-saxon réunis autour de cet ouvrage ont travaillé ensemble à partir de l’interrogation que constitue leur fascination pour le théâtre. Dans le contexte actuel d’homogénéisation des formats à des fins de rentabilité, il leur a semblé opportun de voir comment théâtre et cinéma ont pu devenir des révélateurs l’un de l’autre, contribuant à fixer l’identité qu’on leur prête aujourd’hui. Un regard transculturel vient enrichir cette réflexion intermédiale puisque, pour proches qu’elles soient, la francophonie et l’anglophonie sont elles aussi traditionnellement pensées en termes de rivalité. Comment alors la transversalité culturelle vient-elle travailler la transversalité médiatique au-delà du redoublement ou de la contradiction ? Des photogrammes, ainsi que le témoignage des réalisateurs présents lors du XXIIIe festival Théâtre au cinéma du Magic Cinéma de Bobigny illustrent ces propos et stimulent la réflexion.

Références

332 pages
ISBN : 978-2-304-04202-3

Vous procurer l’ouvrage

À propos de l’auteur

Agathe Torti-Alcayaga est Maître de conférences à l’université Paris 13 où elle co-anime le séminaire de recherche « TISSEURS : Quels outils théoriques pour penser la transtextualisation et les interculturalités ? ». Elle travaille sur le théâtre, le cinéma, leurs rapports croisés, ainsi qu’à la façon dont ils circulent entre les aires culturelles francophones et anglophones.

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Penelope Gardner-Chloros, professeur de linguistique à l’université de Londres

• Lundi 4 novembre, 10h15-11h45, salle D304 (1h environ + 30mn questions)
Qu’est ce que le code-switching et pourquoi s’y intéresser ?

• Mardi 5 novembre, 17h30-19h00, salle C311 (1h environ + 30mn questions)
Peut-on dire ‘wesh’ a l’école?

• Mercredi 13 novembre, 17h15-18h30, salle C311 (45mn environ + 30mn questions)
L’analyse du discours mixte bilingue peut-elle s’appliquer aux arts plastiques ?

• Lundi 4 novembre
Qu’est ce que le code-switching et pourquoi s’y intéresser ?

Le code-switching (ou ‘alternance linguistique’) est l’une des manifestations les plus fréquentes du contact linguistique. On le retrouve dans les situations bilingues autochtones (Afrique, Inde), auprès des minorités régionales (Alsace, Pays Basque), dans les contextes post-coloniaux (Maroc, Antilles), et dans les communautes immigrées (Arabes ou Portugais en France).

Cette intervention consistera en un tour d’horizon de quelques questions – d’ordre très différent – concernant la genèse et la signification de ce phénomène : 1. Peut-on parler couramment en employant deux – ou plusieurs – langues (niveau psycholinguistique) ? 2. Les différents types de contact donnent-ils lieu à un code-switching different ? Quelle typologie du code-switching proposer ? 3. Quel avantage à employer deux variétés dans une même conversation (niveau conversationnel) ? 4. Quelles conséquences le code-switching a-t-il pour le changement / le développement des langues ?

Lecture : Gardner-Chloros, P. (2009) Code-switching. Cambridge University Press• mardi 5 novembre

Peut-on dire ‘wesh’ a l’école ?

Cette intervention posera la question – controversée au Royaume Uni, sans doute moins en France – du rôle de la langue standard dans l’éducation scolaire, et, surtout, du rôle de la langue non-standard et des innovations. On commencera par une activité et une discussion concernant l’idéologie du standard ou de la norme à l’école. Je présenterai ensuite des activités scolaires élaborées à partir d’une recherche sur le ‘Multicultural London English’ par une équipe de chercheurs à Londres. Enfin je poserai la question : ‘Peut-on transférer de telles activités dans le contexte scolaire français ?’ Quels seraient les avantages et désavantages d’une telle initiative ?

Quelques sites pertinents à l’enseignement de l’anglais :

http://www.mle-mpf.bbk.ac.uk/Home.html
http://linguistics.sllf.qmul.ac.uk/english-language-teaching
http://www.english.heacademy.ac.uk/archive/publications/reports/alevel_report.pdf

• Mercredi 13 novembre
L’analyse du discours mixte bilingue peut-il s’appliquer aux arts plastiques ?

Barthes soutenait que le système de signes que représente la langue est à la base de tout autre système sémiologique. Ceci impliquerait que certaines méthodes d’analyse employées par les linguistes pourraient être exportées à d’autres disciplines, même si ceci est plutôt rare dans la pratique. En meme temps, les divisions entre les différentes branches de la linguistique sont devenues plus fluides, la linguistique théorique et la sociolinguistique étant plus intégrées maintenant qu’à aucun autre moment de leur histoire.

Ceci peut nous enhardir à appliquer un cadre analytique – ou du moins des concepts – issus des études du bilinguisme et du contact des langues à un autre domaine, celui des arts plastiques.  Des notions tells que le cadrage (Goffman), les signaux de contextualisation (Gumperz) et l’alternance (code-switching) peuvent-elles contribuer a une interprétation plus pointue de certaines œuvres d’art où le contact culturel se manifeste ? Nous en discuterons à partir d’exemples spécifiques.

Lecture : Gardner-Chloros, P. (2010) Code-switching in Art: from Semiotics to Sociolinguistics. In P. Gardner-Chloros (ed.), Special Issue, Sociolinguistic Studies, vol. 4/3, December. Second strings & linguistic connections: bilingual and bilinguistic explorations, 635-663.

Penelope Gardner-Chloros, professeur de linguistique à l’université de Londres Lire la suite »