Motion du conseil de L’UR PLEIADE (ex-EA 7338)

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Le conseil de Pléiade, centre de recherche pluridisciplinaire en lettres, langues, sciences humaines et des sociétés, se déclare pleinement mobilisé contre la réforme des retraites et contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), dont les dispositions rendues publiques par la diffusion des préconisations des groupes de travail remettraient gravement en cause la conception que nous nous faisons de l’Université et de la recherche (voir texte pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’Etats généraux de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur).

Membres du Conseil : Frédéric Alexandre, Vanessa Castejon, Cécile Fourrel de Frettes, Elina Absalyamova, Christèle Couleau, Quentin Deluermoz, Murielle Gaude-Ferragu, Carmen González, Slimane, Hargas, Sabrina Juillet, Anémone Kober-Smith, Boris Lebeau, Nicolas Le Roux, Mathilde Lévêque, Michel Molin, Céline Murillo, Magali Nachtergael, Sarah Pech-Pelletier, Marie-Anne Paveau, Marie Redon, Valérie Stiénon et Cécile Vincent-Cassy.

Invités permanents : Viviane Arigne, Françoise Palleau, Denis Pernot, Anne Sinha et Juliette Vion-Dury.

Membres du laboratoire (titulaires et associés) : Sabine Armani, Emilie Beck-Saiello, Véronique Bonnet, Jean-Yves Carrez-Maratray, Brice Castanon-Akrami, Marc César, Anne-Emmanuelle Demartini, Javier Domínguez Arribas, Steven Duarte, Hélène Frison, Ivanne Galant, Marc Giovaninetti, Laure Godineau, Pauline Haas, Ivan Jablonka, Anne Larue, Olivier Marin, Anaïs Marshall, Flaminia Paddeu, Claire Parfait, Céline Planchou, Françoise Prioul, Thierry Rentet, Andreas Sohn.

Le directoire a engagé Pléiade dans l’appel pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’Etats généraux de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur.

«  Madame la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Mesdames et Messieurs les président.es d’université, Mesdames et Messieurs les président.es, directeurs et directrices d’EPST, Mesdames et Messieurs les président.es de sections et commissions interdisciplinaires du CNRS, Mesdames et Messieurs les président.es de sections du CNU, Mesdames et Messieurs les directeurs et directrices de laboratoires de recherche publique,

Chers et chères collègues,

Le projet de loi de programmation pluriannuelle pour la recherche (LPPR), actuellement en cours d’élaboration, devrait être rendu public mi-février. Le calendrier du ministère prévoit son adoption avant l’été.

Depuis quinze ans, les réformes successives de l’enseignement supérieur et de la recherche n’ont pas su faire face à un besoin d’investissement massif dans le savoir, n’ont pas su apaiser les inquiétudes relatives à l’affaiblissement de l’effort national et en particulier de l’engagement public en matière scientifique et d’enseignement supérieur.

La préparation de cette nouvelle loi devrait être l’occasion de rattraper un retard évident en matière de financement et de renforcer la qualité des formations à la recherche ainsi que la place de la connaissance scientifique et de l’expertise des chercheur.es et enseignant.es-chercheur.es dans le débat public, dans l’aide à la décision politique et dans l’action collective. Or ce processus soulève depuis plusieurs semaines un grand émoi au sein de la communauté scientifique.

Dans cet esprit :

  • Considérant que la LPPR devrait avoir pour mission première de garantir le principe de liberté et de pluralité des activités académiques et scientifiques, garante de l’efficacité de la recherche fondamentale,
  • Considérant qu’une politique des sciences fondée essentiellement sur les seuls instruments de sélection par appels à projets et mise en concurrence systématique des laboratoires et des personnes n’est pas de nature à renforcer une approche coopérative de la production de la connaissance et des relations scientifiques pourtant essentielle dans la production de connaissance,
  • Considérant que l’abandon programmé d’une politique de recrutements pérennes entraîne de facto une fragilisation importante des carrières des personnels de la recherche, nuisible non seulement à leur qualité de vie mais aussi à la construction des compétences et à la production scientifique,
  • Considérant que plusieurs éléments actuellement proposés dans les avant-projets de cette loi sont de nature à porter un préjudice irréversible au fonctionnement des activités de la recherche publique,
  • Considérant que ces avant-projets ne reflètent que de manière incomplète les ressentis et les propositions émises par les laboratoires,
  • Considérant les très nombreuses voix qui se sont élevées au sein de la communauté scientifique et des instances sur les risques que présentent les orientations de ce projet de loi (tribune des présidents de sociétés savantes, tribunes et éditoriaux signées par des personnalités du monde scientifique, nombreuses motions des laboratoires et des personnels des départements de formation universitaire etc.),
  • Considérant qu’il y a la une déconstruction de l’Enseignement supérieur et de la recherche selon des critères qui ne sont pas partagés.

Les laboratoires que nous représentons donc ici en nos qualités de directeurs et directrices, demandent la mise en place d’un moratoire sur la préparation de cette loi et demandons que le ministère s’engage dans un véritable processus d’élaboration démocratique et qu’il s’engage à organiser des états généraux de la recherche et de l’enseignement supérieur avec les acteurs concernés afin de fixer l’esprit d’une future loi. En ce sens, et en vos qualités respectives de garants et garantes des institutions du monde académique, nous vous interpellons pour appuyer cette demande auprès du Ministère de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur et de notre ministre Mme Frédérique Vidal. »

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