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Le conseil de Pléiade, centre de recherche pluridisciplinaire en lettres, langues, sciences humaines et des sociétés, se déclare pleinement mobilisé contre la réforme des retraites et contre le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), dont les dispositions rendues publiques par la diffusion des préconisations des groupes de travail remettraient gravement en cause la conception que nous nous faisons de l’Université et de la recherche (voir texte pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’Etats généraux de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur).
Membres du Conseil : Frédéric Alexandre, Vanessa Castejon, Cécile Fourrel de Frettes, Elina Absalyamova, Christèle Couleau, Quentin Deluermoz, Murielle Gaude-Ferragu, Carmen González, Slimane, Hargas, Sabrina Juillet, Anémone Kober-Smith, Boris Lebeau, Nicolas Le Roux, Mathilde Lévêque, Michel Molin, Céline Murillo, Magali Nachtergael, Sarah Pech-Pelletier, Marie-Anne Paveau, Marie Redon, Valérie Stiénon et Cécile Vincent-Cassy.
Invités permanents : Viviane Arigne, Françoise Palleau, Denis Pernot, Anne Sinha et Juliette Vion-Dury.
Membres du laboratoire (titulaires et associés) : Sabine Armani, Emilie Beck-Saiello, Véronique Bonnet, Jean-Yves Carrez-Maratray, Brice Castanon-Akrami, Marc César, Anne-Emmanuelle Demartini, Javier Domínguez Arribas, Steven Duarte, Hélène Frison, Ivanne Galant, Marc Giovaninetti, Laure Godineau, Pauline Haas, Ivan Jablonka, Anne Larue, Olivier Marin, Anaïs Marshall, Flaminia Paddeu, Claire Parfait, Céline Planchou, Françoise Prioul, Thierry Rentet, Andreas Sohn.
Le directoire a engagé Pléiade dans l’appel pour un moratoire sur la LPPR et pour la tenue d’Etats généraux de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur.
« Madame la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Mesdames et Messieurs les président.es d’université, Mesdames et Messieurs les président.es, directeurs et directrices d’EPST, Mesdames et Messieurs les président.es de sections et commissions interdisciplinaires du CNRS, Mesdames et Messieurs les président.es de sections du CNU, Mesdames et Messieurs les directeurs et directrices de laboratoires de recherche publique,
Chers et chères collègues,
Le
projet de loi de programmation pluriannuelle pour la recherche (LPPR),
actuellement en cours d’élaboration, devrait être rendu public
mi-février. Le calendrier du ministère prévoit son adoption avant l’été.
Depuis
quinze ans, les réformes successives de l’enseignement supérieur et de
la recherche n’ont pas su faire face à un besoin d’investissement massif
dans le savoir, n’ont pas su apaiser les inquiétudes relatives à
l’affaiblissement de l’effort national et en particulier de l’engagement
public en matière scientifique et d’enseignement supérieur.
La
préparation de cette nouvelle loi devrait être l’occasion de rattraper
un retard évident en matière de financement et de renforcer la qualité
des formations à la recherche ainsi que la place de la connaissance
scientifique et de l’expertise des chercheur.es et
enseignant.es-chercheur.es dans le débat public, dans l’aide à la
décision politique et dans l’action collective. Or ce processus soulève
depuis plusieurs semaines un grand émoi au sein de la communauté
scientifique.
Dans cet esprit :
- Considérant
que la LPPR devrait avoir pour mission première de garantir le principe
de liberté et de pluralité des activités académiques et scientifiques,
garante de l’efficacité de la recherche fondamentale,
- Considérant
qu’une politique des sciences fondée essentiellement sur les seuls
instruments de sélection par appels à projets et mise en concurrence
systématique des laboratoires et des personnes n’est pas de nature à
renforcer une approche coopérative de la production de la connaissance
et des relations scientifiques pourtant essentielle dans la production
de connaissance,
- Considérant
que l’abandon programmé d’une politique de recrutements pérennes
entraîne de facto une fragilisation importante des carrières des
personnels de la recherche, nuisible non seulement à leur qualité de vie
mais aussi à la construction des compétences et à la production
scientifique,
- Considérant
que plusieurs éléments actuellement proposés dans les avant-projets de
cette loi sont de nature à porter un préjudice irréversible au
fonctionnement des activités de la recherche publique,
- Considérant
que ces avant-projets ne reflètent que de manière incomplète les
ressentis et les propositions émises par les laboratoires,
- Considérant
les très nombreuses voix qui se sont élevées au sein de la communauté
scientifique et des instances sur les risques que présentent les
orientations de ce projet de loi (tribune des présidents de sociétés
savantes, tribunes et éditoriaux signées par des personnalités du monde
scientifique, nombreuses motions des laboratoires et des personnels des
départements de formation universitaire etc.),
- Considérant
qu’il y a la une déconstruction de l’Enseignement supérieur et de la
recherche selon des critères qui ne sont pas partagés.
Les
laboratoires que nous représentons donc ici en nos qualités de
directeurs et directrices, demandent la mise en place d’un moratoire sur
la préparation de cette loi et demandons que le ministère s’engage dans
un véritable processus d’élaboration démocratique et qu’il s’engage à
organiser des états généraux de la recherche et de l’enseignement
supérieur avec les acteurs concernés afin de fixer l’esprit d’une future
loi. En ce sens, et en vos qualités respectives de garants et garantes
des institutions du monde académique, nous vous interpellons pour
appuyer cette demande auprès du Ministère de la Recherche et de
l’Enseignement Supérieur et de notre ministre Mme Frédérique Vidal. »