Littérature

Séance de séminaire : “Itinéraires de la traduction” (Axe 4)

Itinéraires de la traduction

Image : La Grande Tour de Babel, Brueghel l’Ancien, vers 1563.

Programme

  • 14h00 : Accueil et présentation
  • 14h10 : Marian Panchón Hidalgo (chercheuse invitée, Université de Grenade) : “Traduire André Breton pendant le franquisme (1939-1975) ou comment créer du surréalisme de manière (in)consciente” (voir le résumé de la conférence ci-dessous).
  • Discutante : Camille Bloomfield (Pléiade / CERILAC, Université de Paris)
  • 15h30 : Cécile Fourrel de Frettes (Pléiade, USPN) : “La maison d’édition Prometeo et la diffusion de la littérature française dans l’Espagne des années 1910 et 1920”
  • Discussion
  • 16h15 : Aurélie Journo (Pléiade, USPN) : “Comment traduire une littérature “mineure” en français? Réflexions sur la traduction de Siku Njema de Ken Walibora”
  • Discussion et perspectives
Marian Panchón Hidalgo (chercheuse invitée, Université de Grenade) : “Traduire André Breton pendant le franquisme (1939-1975) ou comment créer du surréalisme de manière (in)consciente”. Résumé

Le surréalisme est passé dans les annales de la littérature universelle comme l’un des mouvements artistiques les plus importants du XXe siècle. Néanmoins, pendant la dictature franquiste, les censeurs travaillaient durement afin de contrôler lacommunication sociale et les ouvrages de Breton, l’un des fondateurs du mouvement, étaient complètement interdits lors du premier franquisme (1939-1959) à cause de ses positions politiques. L’ouverture de la société espagnole qui s’amorce dans les années 60 est notable, grâce au tourisme, à l’exode rural ou à l’expérience de l’émigration.

À l’époque, la traduction a joué un rôle fondamental dans l’industrie éditoriale, puisque beaucoup d’auteurs espagnols avaient émigré vers d’autres pays. Cependant, comme l’éditrice Tusquets (2005) l’explique avec justesse, l’un des cauchemars des éditeurs espagnols était souvent les traductions, puisque les traducteurs n’avaient pas les connaissances suffisantes pour traduire des textes aussi complexes.

L’objectif de cette communication est donc d’analyser l’œuvre Manifiestos del surrealismo (1969) et de voir comment certains fragments mal compris par Andrés Bosch, son traducteur, ont pu créer du surréalisme de manière (in)consciente, comme dans les cas de « ciervo volante » (« cerf-volant »), « en la hermosa estrella » (« à la belle étoile ») ou « gusano brillante » (« ver luisant »). De même, il est intéressant de souligner plusieurs jeux de mots qui se perdent dans la version espagnole : le « camée León » devient le « camafeo León » en espagnol, ce qui provoque également une situation surréaliste – au sens propre et au sens figuré –, même si l’allusion au caméléon se perd dans la version espagnole. Il faut aussi prendre en compte l’exemple « froid de lion, froid de canard ou froid de bébé », qui devient « frío de león, frío de ganso o frío de bebé », phrase incohérente pour le lectorat espagnol, qui ne comprendra pas le jeu de mots, à moins qu’il ne comprenne le français et soit conscient de la signification de l’expression familière « froid de canard ».

Nous profiterons également de l’occasion pour analyser les dossiers de censure de cette traduction sous le second franquisme (1959-1975) afin d’en savoir davantage sur le contexte historique de l’époque ainsi que le fonctionnement de l’appareil censorial. Au-delà de leur tâche initiale, les censeurs se livraient dans leurs rapports à de véritables critiques littéraires, qui étaient réservées à une élite intellectuelle et administrative, à laquelle ils appartenaient.

Bibliographie

-­‐ Breton, A. (1962). Manifestes du surréalisme. Paris : Jean-Jacques Pauvert.
-­‐ Breton, A. (1969). Manifiestos del surrealismo. (A. Bosch, Trad.). Madrid : Guadarrama.
-­‐ Tusquets, E. (2005), Confesiones de una editora poco mentirosa. Barcelona : Lumen.

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Colloque « Pour Alain Corbin. Rencontres de Fontevraud »

Comment l’étude des sensibilités, des émotions et des représentations renouvelle-t-elle en profondeur la connaissance du passé ? Pour les 12e rencontres littéraires de Fontevraud, l’Abbaye Royale et la MEET (Maison des écrivains étrangers et traducteurs de Saint-Nazaire) vous proposent trois journées de débats et d’échanges scientifiques dédiées à l’historien Alain CORBIN.

Lien menant aux détails du colloque

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Poet against the machine. Une histoire technopolitique de la littérature, par Magali Nachtergael, Le Mot et le reste. 2020

Poet against the machine. Une histoire technopolitique de la littérature, par Magali Nachtergael, Le Mot et le reste. 2020

de Magali Nachtergael

Le laboratoire Pléiade et l’Institut Médialect ont soutenu cette publication.

Émanant des travaux de l’axe 4 “Représentations, hybridités, formes”, cette recherche participe également au bilan théorique des travaux liés à la structure fédérative “Délivrez-nous du livre!”, devenue en 2019 l’Institut Medialect.

“De la poésie sonore jusqu’au numérique en passant par le rap, Poet Against The Machine raconte l’histoire politique des machines, des médias et de la technologie dans la poésie hors du livre. À l’heure du tout-numérique, cet essai revient sur les contre-cultures poétiques sur scène, dans les festivals et les communautés alternatives et interroge la prétendue neutralité des médiums. Que ce soit avec un magnétophone ou un algorithme, l’humain et la machine sont en constante interaction dans une lutte créative et symbolique. Dans cet état de modernité technique avancée où le média a autant de place que le texte, les hiérarchies sont bousculées, laissant la possibilité d’une néolittérature libérée du livre et de ses canons.”

Lien vers l’éditeur

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Les cultures du chapitre. Itinéraires. LTC, n° 2020-1

Itinéraires. LTC

Les cultures du chapitre

Itinéraires. Littérature, textes, cultures, n° 2020-1

Sous la direction de Claire Colin, Camille Koskas et Jérémy Naïm
Itinéraires. LTC

Octobre 2020, en ligne et en accès ouvert : https://journals.openedition.org/itineraires/7256

Présentation du dossier

Que devient l’acte de diviser lorsqu’on le rapporte à la diversité de ses pratiques ? Unité en apparence homogène, le chapitre est interrogé dans ce numéro à travers la variété de ses réalisations : chapitrage du roman, d’un DVD, d’une série télévisée, d’une bande dessinée, mais aussi découpage d’une pièce de théâtre ou d’un recueil de nouvelles, et quelques autres encore. Ces opérations de division peuvent-elles se réduire à un seul et même modèle de découpage ? Chacun des articles réunis tente, pour les domaines mentionnés, de faire émerger une culture de la division, que ce soit à travers des études de cas ou des études transversales.

Textes de Marc Douguet, Dimitri Garncarzyk, Jérémy Naïm, Hélène Baty-Delalande, Camille Koskas, Clémentine Hougue, Aurélien Lorig, Aude Leblond, Alain Boillat, Raphaël Luis, Anaïs Goudmand, François Jost, Olivier Caïra.

Rubrique Varia

Mathias Kusnierz, « Expérimenter en langues, 2. L’intraduction : défiguration et valeur politique du langage »
Servanne Monjour, « “Chercher les forces obliques” : poétique anamorphique dans l’œuvre photolittéraire de Lydia Flem »

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Corps masculins et nation : textes, images, représentations. Revue Itinéraires LTC, n° 2019-2 et 3. 2019

Corps masculins et nation : textes, images, représentations. Revue Itinéraires LTC, n° 2019-2 et 3. 2019

Itinéraires. Littérature, textes, cultures, n° 2019-2 et 3

Sous la direction de Sergio Coto-Rivel, Cécile Fourrel de Frettes et Jennifer Houdiard

Itinéraires. LTC

Décembre 2019, en ligne et en accès ouvert : https://journals.openedition.org/itineraires/6246

Depuis une dizaine d’années les études sur le genre et les masculinités gagnent de la place dans le paysage académique français, malgré l’opposition de ceux qui dénoncent une manipulation idéologique de la part des universitaires, dans le but de défaire le genre organisant les modes de fonctionnement sociaux et les rapports de domination. Dans ce contexte de remise en cause des luttes pour l’égalité femmes-hommes et pour les droits des personnes LGBTIQ, ce numéro double d’Itinéraires entend proposer un point de vue critique sur nos sociétés contemporaines pour faire émerger différentes approches de ce que l’on place traditionnellement sous le terme de « masculinité ». Tout en favorisant une démarche interdisciplinaire, qui permet de mettre en regard des productions littéraires et iconographiques de différentes aires géographiques et linguistiques, ce dossier se centre sur un aspect essentiel dans le processus de construction du masculin : le rapport au corps et le lien avec la nation.

Textes de Mélanie Texier, Sophie Bonadè, Sarah Porcheron, Jean-Christophe Corrado, Maria Chiara Gnocchi, Delphine Peiretti-Courtis, Pierre Damamme, Évelyne Coutel, Viria Delgadillo, Robin Hopquin, Jules Sandeau, Brigitte Bastiat, Emmanuel Le Vagueresse, Georges Letissier, Juliette Ledru et Stefano Genetti.

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La “renaissance littéraire” africaine en débat. Revue Itinéraires LTC, n° 2019-1. 2019

Image d'accroche du numéro 2019-2

La “renaissance littéraire” africaine en débat. Revue Itinéraires LTC, n° 2019-1. 2019

Itinéraires. Littérature, textes, cultures, n° 2019-1

Sous la direction de Wilfried Idiatha, Aurélie Journo et Magali Nachtergael

Image d'accroche du numéro 2019-2

Juillet 2019, en ligne : https://journals.openedition.org/itineraires/5620

Présentation du numéro

De nombreux auteurs africains ont connu une visibilité accrue sur la scène littéraire internationale au tournant du XXIe siècle tandis que sur le continent ont émergé des revues littéraires, des maisons d’édition locales ou des collectifs d’écrivains qui semblent témoigner d’une vitalité littéraire et créatrice retrouvée. Ces phénomènes ont été relayés dans les médias et par les critiques à travers les expressions de « renaissance » ou de renouveau (« renewal ») littéraires. Si le thème de la migration occupe une place toujours importante, de nouveaux thèmes ont fait leur apparition et des genres souvent sous-représentés ou considérés comme mineurs, science-fiction, roman sentimental ou roman policier, se sont vus réinvestis par de nombreux écrivains. Ce numéro explore les diverses facettes de la production littéraire africaine anglophone et francophone du début du XXIe siècle en vue de mettre au jour ce que l’expression de « renaissance littéraire » recouvre.

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Le manifeste à travers les arts : devenirs d’un genre indiscipliné. Revue Itinéraires. Littérature, textes, cultures N° 2018-1. 2018

Itinéraires. Littérature, textes, cultures, no 2018-1

Sous la direction de Camille Bloomfield et Audrey Ziane

Septembre 2018, en ligne, https://journals.openedition.org/itineraires/4097

Présentation du numéro

Littérature, arts plastiques, cinéma, poésie, théâtre, architecture : tous les domaines de la création ont pour objet commun le manifeste. Texte-action protéiforme et iconoclaste, il s’inscrit à la fois dans l’histoire de sa discipline tout en bousculant ses codes, en un geste performatif d’indiscipline. Véritable « agent provocateur », remède contre la normativité qui a connu son heure de gloire à l’époque des avant-gardes, le manifeste est d’abord le texte par excellence de l’engagement de l’artiste, de l’utopie et de la révolte, questionnant sans cesse les entrelacs de l’artistique et du politique.
Ses usages contemporains, néanmoins, invitent à questionner la forme même du genre et sa subversion fondamentale : pratiqué souvent en solitaire plutôt qu’en groupe, transformé en installation, performance ou catalogue d’exposition, voire détourné à des fins publicitaires, le manifeste véhicule une imagerie de la protestation qui se fait parfois mise en scène et par là, remise en question de tout ce qu’il entendait initialement rejeter. À qui profite le manifeste ? Quels discours et engagements sert-il ? Lui est-il encore possible d’être indiscipliné ? C’est à ces questions que tente de répondre le présent numéro.

Le manifeste à travers les arts : devenirs d’un genre indiscipliné. Revue Itinéraires. Littérature, textes, cultures N° 2018-1. 2018 Lire la suite »

Littératures expérimentales. Écrire, performer, créer à l’ère numérique. Itinéraires. Littérature, textes, cultures N° 2017-3. 2018

Littératures expérimentales. Écrire, performer, créer à l’ère numérique. Itinéraires. Littérature, textes, cultures N° 2017-3. 2018 Lire la suite »

Littérature et cinéma : allers-retours, Villeurbanne, Orbis Tertius. 2014

de Brice Castanon-Akrami, Emmanuel Le Vaugueresse, Françoise Heitz et Catherine Orsini-Saillet

Au fil des 32 contributions de spécialistes qui composent cet ouvrage, ce sont les liaisons serpentines ou chemins d’allers-retours entre littérature et cinéma du monde hispanique contemporain qui sont explorés ici : du cinéma des premiers temps jusqu’aux transmédialités les plus avant-gardistes, du domaine classique de l’adaptation de l’écrit à l’écran à la novélisation de récits filmiques, des scenario qui donnent naissance à des romans à ceux qui n’aboutissent jamais.

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