Séminaire « Itinéraires de la traduction » (2025-26), Séance 1 : “Édition et pratiques professionnelles de la traduction”
Séance en mode hybride
PRÉSENTATION
Le séminaire “Itinéraires de la traduction” s’inscrit dans les activités de l’axe 4 “Représentations, hybridité, formes” de l’Unité de Recherche Pléiade (USPN).
LIEN DE CONNEXION
PROGRAMME
14h00. Accueil et présentation par Cécile Fourrel de Frettes et Aurélie Journo
14h15. Susan Pickford (Faculté de traduction et d’interprétation, Université de Genève) : “Ruptures et continuités dans la pratique professionnelle de la traduction éditoriale, du XIXe siècle à nos jours”
Cette présentation est issue de la publication fin 2024 de ma monographie Professional translators in nineteenth-century France, projet qui visait à répertorier et à cartographier les pratiques professionnelles dans le domaine des prestations de service en langues à l’aube de la modernité industrielle. Le projet se détourne des figures tutélaires de la traduction éditoriale du XIXe siècle – Chateaubriand, Nerval, Baudelaire – pour reconstituer les pratiques des « petites mains » de la traduction à partir de données archivistiques récoltées à l’IMEC (Institut mémoires de l’édition contemporaine) pour les éditeurs Larousse, Flammarion et Hetzel. La lecture des contrats, relevés de vente et autres traces historiques d’une pratique entrepreneuriale de la traduction éditoriale permet de mettre en lumière les conditions économiques et juridiques du travail traductif. C’est ainsi que nous identifierons plusieurs axes formant un premier champ de la traduction éditoriale, avec ses dominants et ses dominé.e.s.
Dans un deuxième temps nous exploiterons les méthodologies de l’histoire du livre pour interroger la notion de productivité, en invitant les participant.e.s à imaginer quelles pouvaient être les conditions matérielles de travail pour les traducteurs du XIXe siècle. Partant, nous nous plongerons dans le quotidien d’un traducteur en reconstituant la temporalité d’un projet éditorial datant de 1819. Ce travail autour de la productivité nous permettra d’esquisser les ruptures et les continuités dans la pratique professionnelle de la traduction du XIXe siècle à nos jours, où nous sommes confronté.e.s à une révolution technologique d’envergure comparable à celle vécu par les traducteurs et traductrices à l’ère de la première industrialisation du livre.
15h00. Cécile Fourrel de Frettes (Université Sorbonne Paris Nord, Pléiade) : “Traduction et politique éditoriale dans l’Espagne du début du XXe siècle : la diffusion de l’œuvre de Marcelle Tinayre (1870-1948)”
Cette présentation s’inscrit dans la continuité d’un ouvrage publié en 2024, Prometeo. En el taller editorial de Vicente Blasco Ibáñez (1890-1928). Au travers des traductions de plusieurs romans de Marcelle Tinayre (Marguerite Suzanne Marcelle Chasteau, 1870-1948), elle interrogera le poids de politiques éditoriales distinctes dans la diffusion de l’œuvre d’une romancière française dans l’Espagne du début du XXe siècle ; quoique d’un féminisme modéré selon l’avis de certains spécialistes, celle-ci défendait l’amour libre et remettait en cause les valeurs bourgeoises –et catholiques– d’une société qui cantonnait la femme à un rôle d’ « ange du foyer ».
En 1911, le magazine Femina incluait, dans la liste des chefs d’œuvre de la littérature écrite par des femmes, deux titres de Tinayre La Maison du Péché et L’Ombre de l’amour, romans aujourd’hui passablement oubliés, mises à part quelques récentes tentatives pour les arracher au silence. Pourtant, l’écrivaine française eut un écho retentissant en son temps et ses livres ne tardèrent pas à franchir les Pyrénées. En raison d’une certaine vogue des « femmes d’encrier » dans l’Espagne des années 1920, et de la montée en puissance du lectorat féminin, il était de bon ton de publier quelques autrices à la mode, que l’on défende une ligne éditoriale laïque – voire anticléricale – et progressiste comme la maison Prometeo, dirigée par le républicain Vicente Blasco Ibáñez, ou au contraire une morale catholique et conservatrice comme son concurrent Calleja. Pourtant, il est intéressant de constater que si Prometeo n’hésita pas à inclure dans son catalogue plusieurs œuvres de Tinayre – La casa del pecado, La sombra del amor, Antes del amor, La vida amorosa de Francisco Barbazanges –, ce fut Calleja qui édita la plus sulfureuse d’entre elles : La rebelde. Le traducteur n’était autre que Rafael Cansinos-Assens, également auteur de la version espagnole de La Maison du Péché publiée chez Prometeo.
15h30. Discussion
Séances précédentes
PROGRAMME 2024-2025
Séance 1 : « Écrivaines et traductrices ». Accueil et introduction par Cécile Fourrel de Frettes et Aurélie Journo. Invité.es : Julie Oliveira da Silva (Université Sorbonne Nouvelle), « Résonances de Renée Vivien dans la poésie luso-brésilienne : sillages et enjeux de traduction » ; Nathalie Carré (INALCO), « Entre les mondes : lectures plurielles d’un parcours féminin entre cultures shona et anglaise » ; Présentation et table ronde autour de l’ouvrage collectif Traductions, traductrices et femmes (re)traduites : la place des sources, édité par Marian Panchón Hidalgo (Université de Grenade, Espagne), en sa présence.
Séance 2 : « Traduire la science-fiction : l’oeuvre d’Alain Damasio et d’Alexander Dickow ». Accueil et introduction par Christèle Couleau, Aurélie Journo et Cécile Fourrel de Frettes. Invité.es : Alain Damasio, Alexander Dickow et Alice Ray.
Séance 3 : « Présentation performée de la traduction collaborative de la pièce Gut Girls par le collectif TTC »
Séance 4 : « Traduire l’œuvre d’Annie Ernaux »
PROGRAMME 2023-2024
Séance 1 : « Traduction et poésie ». Accueil et introduction par Aurélie Journo et Cécile Fourrel de Frettes. Discutant : Marcin Sarna, Université Pédagogique de Cracovie, Enseignant-chercheur invité de l’UR Pléiade et traducteur. Invité.es : Marie Karas-Delcourt (traductrice littéraire, interprète-médiatrice en services publics et chanteuse polyglotte), « L’utilisation de la variante lunfardo (cocoliche) dans le castillan standard rioplatense : dialectes et sociolectes dans la poésie argentine de Florencia Piedrabuena (exemples de traductions avec des extraits de poèmes du recueil ‘Lenguas de Mendigua’) » ; Andrés Urdaneta (doctorant, Universidad Autónoma de Madrid) : “Réception et traduction du sonnet “Voyelles” de Rimbaud dans l’Espagne du début du XXe siècle”.
Séance 2 : « Traduire la langue maternelle, traduire la langue plurielle ». Accueil et introduction par Cécile Fourrel de Frettes et Aurélie Journo. Invité.s : Ana María Gentile (Université de la Plata, Argentine), « Traduire la prose poétique vers la langue étrangère : défis et réflexions » ; Françoise Palleau-Papin (Université Sorbonne Paris Nord, Pléiade), « Bergers, de W.S. Merwin: un texte hanté » ; et César Ruiz Pisano (Université Sorbonne Paris Nord, Pléiade), « L’écriture à l’épreuve de la polyglossie en Guinée Équatoriale : l’exemple de Barlock (2013) d’Estanislao Medina Huesca ». VOIR LE PROGRAMME ICI.
Séance 3 : « Publier la traduction ». Accueil et introduction par Aurélie Journo et Cécile Fourrel de Frettes. Invité.es : Thibault Boube, illustrateur et co-fondateur de l’Association Les Trois Têtes et Nicola Pozza, traducteur du hindi, « Traduction et dialogue texte-image. Table-ronde autour de la collection Illustrangères»; Carole Fillière (Université Toulouse-Jean Jaurès, LLA Creatis): « Traduire et créer : quelques réflexions sur la créativité traductive à partir de la traduction du roman graphique Federico de Ilu Ros (2023) » ; Mathilde Lévêque (USPN, Pléiade). Présentation de l’ouvrage Les Voix de la traduction (Classiques Garnier, 2023). VOIR LE PROGRAMME ICI.
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PROGRAMME 2022-2023
Séance 1 consacrée aux doctorant.e.s : voir le programme ici.
Séance 2 : « La traduction à l’épreuve de la langue classique ». Accueil et introduction par Cécile Fourrel de Frettes et Aurélie Journo. Invitées : Marie-Églantine Lescasse (Université de Caen Normandie), « L’apport des humanités numériques à l’étude de la traduction : Juan Martín Cordero, traducteur d’Érasme et de Vivès » ; Cécile Dudouyt (Université Sorbonne Paris Nord, UR Pléiade), « Imiter en traduisant : fragments traduits du théâtre grec dans le répertoire théâtral de la première modernité » ; Louis Watier (Université Toulouse II – Jean Jaurès), « Matière orale, forme écrite ? Traduire le nahuatl classique ».
Séance 3 : « Itinéraires de traducteur.rices : expériences individuelles et collectives de la traduction ». Accueil et introduction par Aurélie Journo et Cécile Fourrel de Frettes. Invitées : Sara Manuel Cacioppo (Università degli Studi di Palermo) “La mise en scène du corps féminin dans l’œuvre d’Amélie Nothomb et sa traduction en Italie” ; Hélène Frison (USPN, Pléiade/CREC-UR 2292) et Marie Salgues (Sorbonne Nouvelle, CREC-UR 2292/CRAL-UMR 8566 CNRS-EHESS), “Traduire pour la scène / Traduire pour l’oreille”.
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PROGRAMME 2021-2022
Séance 1 : une séance inaugurale, consacrée à la notion d’ « itinéraires » dans la circulation des textes traduits, avec les interventions de Camille Bloomfield, Marian Panchón Hidalgo, Aurélie Journo et Cécile Fourrel ; retrouvez le programme ici
Séance 2 : une rencontre autour des liens entre « traduction et culture de masse », avec Pedro Mogorrón Huerta, Natalia Soler Cifuentes et Céline Planchou ; retrouvez le programme ici.
Séance 3 : une séance consacrée à la « Traduction collaborative », au cours de laquelle trois expériences de traduction collaborative furent présentées par Cécile Dudouyt, Agathe Torti et les membres de la revue Café, Aurélie Journo, Agathe Bonin et Marie Karas Delcourt.

