Genre

Les transmissions des savoirs dans l’espace transatlantique au XIXe et XXe siècle

Campus Condorcet, Salle 4.122, Bâtiment de Recherche Sud, 4e étage

PRÉSENTATION

Cette journée d’étude propose discuter les différentes transmissions de savoirs opérées par des individus et/ou des groupes dans l’espace transatlantique au XIXe et XXe siècles. Thème actuel de l’axe 3 « Politique, individu et Société » du laboratoire Pléiade, l’idée de transmission est ancrée dans « l’action de transmettre » et, en ce sens, « faire passer ce qu’on possède en la possession d’un autre » (Littré, 1874, p. 2317). Une telle action implique des interactions humaines dynamiques dont les savoirs transmis sont parfois intégrés dans des processus politiques, économiques, culturels et/ou symboliques qui peuvent établir des asymétries, des équivalences, des conflits, des alliances, des dominations et/ou des pouvoirs à des fins différentes.

Prenant pour point de départ la Révolution française et l’indépendance latino-américaine dans le long XIXe siècle (Hobsbawn, 2012), dont la transmission des savoirs s’effectue dans l’espace atlantique dans une perspective diplomatique (Dumont, 2018), et couvrant tout le XXe siècle, où s’établissent de nouvelles dynamiques politiques et communicationnelles, telles que la fin de l’Union soviétique, la fondation de l’Union européenne et la massification d’Internet, cette Journée d’étude cherche à rassembler des chercheuses et chercheurs des domaines les plus divers dont les recherches prennent en compte la circulation des idées (Bourdieu, 2002), les transferts et les médiations culturelles (Espagne, 1999, 2013), les circuits économiques (Pouillard, 2022) et symboliques (Bourdieu, 1977) et l’ensemble du réseau médiatique complexe (Patriarche et Dufrasne, 2014) qui transmet les informations et les savoirs dans l’espace transatlantique.

OBJECTIFS

– Établir un espace de dialogue multidisciplinaire entre les membres du laboratoire Pléiade et d’autres institutions et pays qui reflètent et analysent la transmission des savoirs dans l’espace transatlantique entre les XIXe et XXe siècles.

– Permettre les échanges intellectuels de sources, de méthodologies et de cadres théoriques capables d’analyser la transmission des connaissances, ainsi que la circulation des idées, les transferts et médiations culturelles, les circuits de communication et autres formes de partage d’informations et de connaissances.

– Examiner les différents modes de transmission des connaissances, en prenant en compte les individus et ses intérêts, les contextes, les temps et les espaces pour comprendre comment ces actions ont transformé et/ou ont (re)construit les sociétés contemporaines.

JUSTIFICATIF

Le thème de « la transmission », tel comme décrit dans l’axe 3 du laboratoire Pléiade « permet de penser conjointement l’individuel et le collectif, la sphère publique et la sphère privée, d’analyser les processus normatifs et leur contestation, de poser la question de l’altérité et de la médiation, de s’interroger sur la diversité des temporalités et des espaces ». En ce sens, pour favoriser le dialogue entre les recherches qui s’inscrivent dans cet éventail de perspectives, nous proposons d’orienter les analyses sur la transmission des savoirs dans l’espace atlantique au XIXe et XXe siècles.

BIBLIOGRAPHIE

BOURDIEU, Pierre. « Les conditions sociales de la circulation internationale des idées », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, n° 145, 2002, pp. 3-8. https://www.persee.fr/doc/arss_0335-5322_2002_num_145_1_2793

BOURDIEU, Pierre. « Sur le pouvoir symbolique », Annales, 32° année, n° 3, 1977, pp. 405-411. https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1977_num_32_3_293828

DUMONT, Juliette. Diplomaties culturelles et fabriques des identités. Argentine, Brésil, Chili (1919-1946). Rennes : Presses Universitaires de Rennes, 2018.

ESPAGNE, Michel. « La notion de transfert culturel », Revue Sciences/Lettres, n° 1, 2013. https://journals.openedition.org/rsl/219

 _______________. Les transferts culturels franco-allemands, Paris, PUF, 1999.

HOBSBAWM, Éric J. L’ère des empires, 1875-1914. Paris : Pluriel, 2012.

LITTRÉ, Émilie. Dictionnaire de la langue française. Tome Quatrième. Paris : Librairie Hachette et Cie, 1874.

PATRIARCHE, Geoffroy ; DUFRASNE, Marie. « Penser la diversité des pratiques médiatiques. Le réseau comme catégorie conceptuelle pour la recherche sur les audiences et les publics », Réseaux, vol. 5, n° 187, 2014, pp. 195-232. https://shs.cairn.info/revue-reseaux-2014-5-page-195?lang=fr

POUILLARD, Véronique. Paris to New York : The Transatlantic Fashion Industry in the Twentieth Century. Cambridge: Harvard University Press, 2021.

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Séminaire “Itinéraires de la traduction” (2024-2025) : Séance 1, “Écrivaines et traductrices”

Genre et traduction : traduire au féminin

Séance en mode hybride (voir le lien TEAMS ci-dessous) :

Campus Condorcet, Salle 3.023, Bâtiment de Recherche Sud, 3e étage / ou à distance

PRÉSENTATION

Le séminaire “Itinéraires de la traduction” reprend pour la quatrième année avec une première séance prévue le vendredi 22 novembre. Il s’inscrit dans les activités de l’axe 4 “Représentations, hybridité, formes” de l’Unité de Recherche Pléiade (USPN).

PROGRAMME

9h30. Accueil et présentation par Aurélie Journo et Cécile Fourrel de Frettes.

9h45. Julie Oliveira da Silva (Université Sorbonne Nouvelle), “Résonances de Renée Vivien dans la poésie luso-brésilienne : sillages et enjeux de traduction”

Renée Vivien, poétesse et traductrice, est considérée comme la première traductrice de Sappho ouvertement lesbienne, et la première poétesse à reprendre les représentations de l’homoérotisme féminin par un female gaze – le discours lesbiens en littérature étant souvent soumis, au XIXe siècle, à l’optique masculine. Mais avant son recueil de traductions Sapho (1903), elle met en place une poésie complètement sapphique – aux deux sens du terme – depuis ses premiers recueils Études et Préludes (1901) et Cendres et Poussières (1902).

Le projet de thèse actuel vise à recontextualiser la poésie de Renée Vivien, entre autres poétesses sapphiques, dans un panorama plus large de la littérature “féminine” et de la littérature mondiale. Il vise à analyser non seulement des questions de transmission et d’intertextualité, mais aussi de la réception des autrices en contexte transnational. Il s’intéresse également aux réseaux de sociabilité féminine établis entre les pays en question (France, Portugal, Brésil), dans une perspective transatlantique.

En incluant plusieurs poétesses lusophones au corpus d’analyse, Judith Teixeira, Eunice Caldas, Virginia Victorino et Gilka Machado, nous analyserons ce continuum sapphique hypothétiquement (re)commencé par Renée Vivien. Nous réfléchirons à comment ce processus de récupération de la parole lesbienne (ou dissidente de la “norme” hétérosexuelle), dans d’autres aires linguistiques telle que le portugais, permet à que de nouveaux mécanismes poétiques et métaphoriques voient le jour.

Dans cette proposition de communication, nous tâcherons de répondre à quelques questions de notre problématique, à partir de plusieurs angles : comment peut-on comparer les représentations de l’homoérotisme féminin dans les littératures européennes et extra-européennes à partir du prisme des continuités et changements dans la langue ? Quelles stratégies d’expression ou de dissimulation se mettent en place ? Enfin, prenant en compte ces questions, ainsi que la charge symbolique de cette nouvelle poésie sapphique lusophone, publiée il y a exactement 100 ans, nous essaierons de répondre à la question suivante : comment la traduire au public francophone de 2024 ?

10h45. Nathalie Carré (INALCO) “Entre les mondes : lectures plurielles d’un parcours féminin entre cultures shona et anglaise “

Tsitsi Dangaremgba, romancière et écrivaine féministe du Zimbabwe, dresse dans son œuvre de multiples portraits de femmes qui traversent les frontières des classes, du genre et des langues. Mais ces transfuges entre les mondes sont souvent déchirées par des appartenances antagonistes, contradictoires.

Je m’attacherai particulièrement, dans cette intervention, à la figure de Tambudzai Sigauke, protagoniste principale d’une trilogie – commencée avec Nervous Breakdown et poursuivie par The Book of Not – en me focalisant sur le dernier volet : This Mournable Body. Dans celui-ci, la jeune fille volontaire et pleine d’allant qui quittait son village pour conquérir, par les études, une « anglicité » vue comme un arrachement à la pauvreté, une promesse de vie meilleure se retrouve rattrapée par la précarité, déchirée entre deux cultures.  

C’est justement à ce qui se joue – dans le texte – entre les langues et les imaginaires shona et anglais que je m’intéresserai, montrant combien des imaginaires différents dessinent des lectures plurielles du parcours de Tambudzai. Nous réfléchirons à la manière dont la traduction réussit – ou non – à rendre compte de cette multiplicité de strates de lectures présente pour le lecteur shona anglophone.

11h45. Présentation et table ronde autour de l’ouvrage collectifTraductions, traductrices et femmes (re)traduites : la place des sources, édité par Marian Panchón Hidalgo (Université de Grenade, Espagne), en sa présence

Cet ouvrage, au croisement de différentes aires géographiques (Argentine, Canada, Espagne, États-Unis, France, Italie, Mexique, Ukraine), a pour but de poursuivre la réflexion sur les études de genre et les sources, mais en intégrant la question de la traduction à travers l’histoire. Les dix contributions de ce volume, classées par ordre chronologique ― du XVIIIe au XXIe siècle ―, visent non seulement à mettre en lumière le travail effectué par des traductrices mises souvent à l’écart, mais aussi à rendre visible des écrivaines parfois oubliées qui commencent cependant à être récupérées et donc traduites aujourd’hui.

13h00. Clôture du séminaire

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Séances précédentes

PROGRAMME 2023-2024

Séance 1 : « Traduction et poésie ». Accueil et présentation par Aurélie Journo et Cécile Fourrel de Frettes. Discutant : Marcin Sarna, Université Pédagogique de Cracovie, Enseignant-chercheur invité de l’UR Pléiade et traducteur. Invité.es : Marie Karas-Delcourt (traductrice littéraire, interprète-médiatrice en services publics et chanteuse polyglotte), « L’utilisation de la variante lunfardo (cocoliche) dans le castillan standard rioplatense : dialectes et sociolectes dans la poésie argentine de Florencia Piedrabuena (exemples de traductions avec des extraits de poèmes du recueil ‘Lenguas de Mendigua’) » ; Andrés Urdaneta (doctorant, Universidad Autónoma de Madrid) : “Réception et traduction du sonnet “Voyelles” de Rimbaud dans l’Espagne du début du XXe siècle”.

Séance 2 : Accueil et présentation par Cécile Fourrel de Frettes et Aurélie Journo. « Traduire la langue maternelle, traduire la langue plurielle ». Invité.s : Ana María Gentile (Université de la Plata, Argentine), « Traduire la prose poétique vers la langue étrangère : défis et réflexions » ; Françoise Palleau-Papin (Université Sorbonne Paris Nord, Pléiade), « Bergers, de W.S. Merwin: un texte hanté » ; et César Ruiz Pisano (Université Sorbonne Paris Nord, Pléiade), « L’écriture à l’épreuve de la polyglossie en Guinée Équatoriale : l’exemple de Barlock (2013) d’Estanislao Medina Huesca ». VOIR LE PROGRAMME ICI.

Séance 3 : « Publier la traduction ». Accueil et présentation par Aurélie Journo et Cécile Fourrel de Frettes. Invité.es : Thibault Boube, illustrateur et co-fondateur de l’Association Les Trois Têtes et Nicola Pozza, traducteur du hindi, « Traduction et dialogue texte-image. Table-ronde autour de la collection Illustrangères»; Carole Fillière (Université Toulouse-Jean Jaurès, LLA Creatis): « Traduire et créer : quelques réflexions sur la créativité traductive à partir de la traduction du roman graphique Federico de Ilu Ros (2023) » ; Mathilde Lévêque (USPN, Pléiade). Présentation de l’ouvrage Les Voix de la traduction (Classiques Garnier, 2023).  VOIR LE PROGRAMME ICI.

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SÉANCES 2022-2023

Séance 1 consacrée aux doctorant.e.s : voir le programme ici.

Séance 2 : « La traduction à l’épreuve de la langue classique ». Cécile Fourrel de Frettes et Aurélie Journo.Invitées : Marie-Églantine Lescasse (Université de Caen Normandie), « L’apport des humanités numériques à l’étude de la traduction : Juan Martín Cordero, traducteur d’Érasme et de Vivès » ; Cécile Dudouyt (Université Sorbonne Paris Nord, UR Pléiade), « Imiter en traduisant : fragments traduits du théâtre grec dans le répertoire théâtral de la première modernité » ; Louis Watier (Université Toulouse II – Jean Jaurès), « Matière orale, forme écrite ? Traduire le nahuatl classique ».

Séance 3 :« Itinéraires de traducteur.rices : expériences individuelles et collectives de la traduction ». Accueil et présentation par Aurélie Journo et Cécile Fourrel de Frettes. Invitées : Sara Manuel Cacioppo (Università degli Studi di Palermo) “La mise en scène du corps féminin dans l’œuvre d’Amélie Nothomb et sa traduction en Italie” ; Hélène Frison (USPN, Pléiade/CREC-UR 2292) et Marie Salgues (Sorbonne Nouvelle, CREC-UR 2292/CRAL-UMR 8566 CNRS-EHESS), “Traduire pour la scène / Traduire pour l’oreille”.

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SÉANCES 2021-2022

Séance 1 : une séance inaugurale, consacrée à la notion d’”itinéraires” dans la circulation des textes traduits, avec les interventions de Camille Bloomfield, Marian Panchón Hidalgo, Aurélie Journo et Cécile Fourrel ; retrouvez le programme ici

Séance 2 : une rencontre autour des liens entre traduction et culture de masse, avec Pedro Mogorrón Huerta, Natalia Soler Cifuentes et Céline Planchou ; retrouvez le programme ici.

Séance 3 : une séance consacrée à la “Traduction collaborative”, au cours de laquelle trois expériences de traduction collaborative furent présentées par Cécile Dudouyt, Agathe Torti et les membres de la revue Café, Aurélie Journo, Agathe Bonin et Marie Karas Delcourt

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Journée d’étude « Hospitalité et inhospitalité dans les récits des voyageuses françaises et britanniques en Espagne », 4/10/2024, Universitat Pompeu Fabra (Barcelone)

Journée d’étude « Hospitalité et inhospitalité dans les récits des voyageuses françaises et britanniques en Espagne »

4/10/2024, Universitat Pompeu Fabra (Barcelone)

Présentation

Le 4 octobre 2024 aura lieu à l’Université Pompeu Fabra (Barcelone), une journée d’étude internationale intitulée « Hospitalité et inhospitalité dans les récits des voyageuses françaises et britanniques en Espagne ». Il s’agit de la première manifestation scientifique organisée dans le cadre du projet « Itinerarios hispanistas : voyageuses françaises et britanniques en Espagne (XIX-XXe siècles) », un projet cofinancé par l’École des hautes études hispaniques et ibériques (Casa de Velázquez, Madrid) et l’Université Pompeu Fabra, coordonné par Père Gifra Adroher (Universitat Pompeu Fabra, IP), Ivanne Galant (Université Sorbonne Paris Nord, IP), Isabelle Bes Hoghton (Universitat de les Illes Balears) et Eduard Moyà (Universitat de les Illes Balears).

Ce colloque a pour objectif d’explorer, sous de multiples angles, la représentation de l’hospitalité dans les écrits des voyageuses francophones et anglophones ayant parcouru l’Espagne tout au long de l’histoire. La culture de l’hospitalité est présente dans de nombreux récits de voyage, surtout avant l’avènement du tourisme de masse, témoignant de la primitive courtoisie innée des Espagnols. Elle implique des hiérarchies, des espaces symboliques et des codes non écrits, souvent conditionnés par des paramètres de genre et de classe adoptés tant par les hôtes que par les voyageuses. Avec l’essor du voyage en Espagne et l’émergence concomitante des infrastructures touristiques qui ont engendré une nouvelle dynamique où les transactions économiques prévalent dans les interactions interculturelles entre autochtones et étrangers, l’hospitalité est présentée dans certains cas comme un attribut culturel idéalisé, dans un monde irrémédiablement transformé par la modernité et la perte des identités locales. Malgré les révisions récentes subies par ce concept, du point de vue éthique, philosophique et politique, l’hospitalité demeure un thème récurrent dans les nouvelles formes de littérature de voyage. Ce colloque vise à dépasser les interactions canoniques entre les voyageuses et les Espagnols pour explorer d’autres manifestations moins connues de l’hospitalité, voire de l’inhospitalité, telles qu’elles sont rapportées dans leurs récits. Ainsi, une attention particulière sera portée aux principaux éléments ayant contribué à la construction littéraire de l’Espagne en tant que pays hospitalier ou inhospitalier : aspects commerciaux, espaces touristiques, culture matérielle, intersections entre éthique, religion et hospitalité, mais aussi discours de genre des voyageuses.

https://www.casadevelazquez.org/news/hospitalite-et-inhospitalite-dans-les-recits-des-voyageuses-francaises-et-britanniques-en-espagne 

Dernières publications

Jacques Ier Stuart

Jacques Ier Stuart Couverture Éditeur : Ellipses, 2024 Coordinatrice : Sabrina Juillet Garzón Dernières publications Voir toutes les publications

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Journée d’étude « Hospitalité et inhospitalité dans les récits des voyageuses françaises et britanniques en Espagne », 4/10/2024, Universitat Pompeu Fabra (Barcelone) Lire la suite »

Séminaire de l’axe 3 de Pléiade, « Politique, individu, société » 

Thème de la séance :  « Pouvoir et  genre au Moyen Âge »

Intervenants :

Didier Lett, Pr d’Histoire médiévale, Université Paris Cité, laboratoire ICT, axe “Genre et diversité : « Les régimes de genre »
Murielle Gaude-Ferragu, maîtresse de conférences HDR d’Histoire médiévale, USPN, Pléiade, axe 3 : « Le double corps de la reine : femmes et pouvoir (XIIIe-XVe siècles) »

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Séminaire “Itinéraires de la traduction” (2022-2023) : Séance 1, consacrée aux doctorant.e.s

Itinéraires de la traduction

Séance en mode hybride (voir le lien ZOOM ci-dessous)

PRÉSENTATION

Le séminaire “Itinéraires de la traduction” débuté en 2021-2022 se poursuit cette année, dans le cadre des activités de l’axe 4 de Pléiade.

L’an passé, nous avions organisé trois séances :

– une séance inaugurale, consacrée à la notion d'”itinéraires” dans la circulation des textes traduits, avec les interventions de Camille Bloomfield, Marian Panchón Hidalgo, Aurélie Journo et Cécile Fourrel ;

– une seconde rencontre autour des liens entre traduction et culture de masse, avec Pedro Mogorrón Huerta, Natalia Soler Cifuentes et Céline Planchou ;

– et une dernière séance, consacrée à la “Traduction collaborative”, au cours de laquelle trois expériences de traduction collaborative furent présentées par Cécile Dudouyt, Agathe Torti et les membres de la revue Café, Aurélie Journo, Agathe Bonin et Marie Karas Delcourt.

Nous avons le plaisir de vous convier à la première séance de l’année 2022-2023 qui sera consacrée aux travaux de trois doctorantes.

PROGRAMME

14h. Accueil et présentation par Aurélie Journo et Cécile Fourrel de Frettes

14h15. Alicia Latorre Jara (Université d’Alicante et Université Sorbonne Paris Nord, Pléiade) : “La traduction audiovisuelle à l’épreuve de l’humour : le cas de Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? et Campeones“.

Discussion

15h. Natalia Soler Cifuentes (Université d’Alicante et Université Sorbonne Nouvelle) : “La marque comme vecteur culturel : étude contrastive français-espagnol d’unités phraséologiques contenant des noms de marques”.

Discussion

15h45. Yiran Wang (Nantes Université) : “L’influence du sexe du traducteur sur la traduction de textes érotiques : une étude des adaptations de romans érotiques chinois par George Soulié de Morant et Lucie Paul-Margueritte”.

Discussion

17h. Clôture de la séance.

La séance sera également accessible via le lien ZOOM suivant :

Cécile Fourrel de Frettes vous invite à une réunion Zoom planifiée.

Sujet : Zoom meeting invitation – Réunion Zoom de Cécile Fourrel de Frettes
Heure : 5 déc. 2022 02:00 PM Paris

Participer à la réunion Zoom
https://zoom.us/j/93187307781?pwd=ei9mVGpRL3cxNFpvZjVGTEwyWTlBQT09

ID de réunion : 931 8730 7781
Code secret : 330354

Résumés des communications

1. Alicia Latorre Jara (Université d’Alicante et Université Sorbonne Paris Nord, Pléiade) : “La traduction audiovisuelle à l’épreuve de l’humour : le cas de Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? et Campeones“.

Cette étude a pour objet d’analyser les films Qu’est qu’on a fait au Bon Dieu ? (Philippe de Chauveron, 2014, France) et Campeones (Javier Fesser, 2018, Espagne), en privilégiant la phraséologie et la traduction des références culturelles. L’humour sera l’axe autour duquel je structurerai mon propos en étudiant la succession des Unités Phraséologiques (UP) dans ces deux films.

Dans mon analyse, je rendrai compte des techniques de traduction utilisées en Espagne et en France pour la traduction des éléments humoristiques dans les films mentionnés, puisque mes deux langues de travail sont l’espagnol et le français. Je montrerai donc les contraintes auxquelles est confronté le traducteur. Tout cela permettra de donner une plus grande visibilité aux écueils propres à la traduction de références culturelles à connotation humoristique et d’apporter de possibles solutions de traduction. De cette manière, on verra que l’humour représente rarement un allié pour le traducteur. Enfin, je réfléchirai aux UP qui constituent cette étude dans les deux langues (espagnol et français) et je les classerai selon les critères établis par Martínez Sierra (2009) pour les éléments humoristiques.

2. Natalia Soler Cifuentes (Université d’Alicante et Sorbonne Nouvelle) : “La marque comme vecteur culturel : étude contrastive français-espagnol d’unités phraséologiques contenant des noms de marques”.

Dans les médias, dans la rue, dans les transports, sur le net… Les marques sont omniprésentes et envahissent nos vies quotidiennes. À l’aide du marketing et à travers le discours publicitaire, les marques quittent le milieu marchand pour intégrer l’espace social. Elles deviennent de véritables icônes culturelles, un concentré de notre identité individuelle et collective. Elles pénètrent la sphère sociale et culturelle et, à terme, la sphère linguistique, où les noms de marques intègrent la langue courante et deviennent des noms communs à part entière. Lorsqu’une marque, qui est un nom propre, devient un nom commun ou remplace le nom commun préexistant, cette marque devient générique (Kleenex, Playboy, Coton-Tige, Conguitos, Bollycao…). Les locuteurs s’approprient ces néologismes auxquels ils attribuent de nouveaux sens métaphoriques, donnant ainsi lieu à des expressions figées.

Malgré la florissante création discursive liée aux noms de marque, peu de chercheurs se sont intéressés aux unités phraséologiques comportant un nom de marque. La raison est sans doute le manque de données disponibles, puisque ces expressions ne sont majoritairement pas dans les dictionnaires traditionnels (être un Bounty, tener un pelo Pantene). Elles vont se retrouver à l’oral ou sur les réseaux sociaux.

L’objectif de notre étude est d’analyser et de comparer des expressions figées contentant un nom de marque en français et en espagnol, afin d’analyser ces références culturelles dans les deux langues, à la recherche d’équivalents. Cette étude a vocation de s’élargir à d’autres langues, notamment aux autres langues romaines et aux langues germaniques, en vue de bâtir une base de données d’expressions de noms de marques multilingue.

3. Yiran Wang (Nantes Université) : “L’influence du sexe du traducteur sur la traduction de textes érotiques : une étude des adaptations de romans érotiques chinois par George Soulié de Morant et Lucie Paul-Margueritte”.

Dans la première moitié du XXe siècle, les romans érotiques chinois attirent le regard de certains sinophiles français, notamment George Soulié de Morant (1878-1955) et Lucie Paul-Margueritte (1886-1955), qui réalisent de nombreuses adaptations érotiques avec une touche d’exotisme. Contrairement aux traductions des sinologues, leurs adaptations se combinent avec un jugement subjectif et une imagination personnelle. En d’autres termes, ils sacrifient toujours la fidélité au texte source au profit de l’exotisme, et la Chine dans leurs œuvres n’est pas exempte de stéréotypes.

À travers l’analyse de leurs adaptations de romans érotiques chinois, il n’est pas difficile de trouver certains points communs, par exemple, en ce qui concerne les passages érotiques, ils adoptent souvent l’approche de la réécriture pour embellir les expressions obscènes du texte original et remplacent la traduction des sexes par des métaphores poétiques. Pourtant, nous pouvons également constater certaines différences évidentes, notamment celles causées par le sexe du traducteur. Par exemple, Soulié de Morant fait souvent grand cas de l’habillement et de l’apparence des personnages féminins, et sa réécriture de la fin de l’héroïne révèle certaines morales édifiantes d’un point de vue masculin, tandis que les ajouts de Lucie Paul-Margueritte aux activités psychologiques de l’héroïne et aux descriptions de la masturbation féminine reflètent certaines idées féministes.

Cette communication vise à analyser les caractéristiques des adaptations de romans érotiques chinois par deux traducteurs dans une perspective de genre, afin d’explorer si le genre peut, dans une certaine mesure, déterminer l’orientation du traducteur de textes érotiques.

PROCHAINES SÉANCES

Pour ce nouveau cycle, nous souhaitons orienter la réflexion autour de la question suivante : “Traduction, image et son”.
Vos propositions d’interventions pour les deux prochaines séances qui auront lieu au semestre 2 sont les bienvenues. Les dates ne sont pas encore arrêtées. N’hésitez donc pas à nous écrire pour toute question ou suggestion :

– Aurélie Journo : aurelie.journo@univ-paris13.fr

– Cécile Fourrel de Frettes : cecile.fourrel.de.frettes@gmail.com

 

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Colloque international / Congreso internacional : “La place des femmes dans l’hispanisme : les pionnières” / “Ser mujer e hispanista: el papel de las pioneras”

Affiche Hispanisme Pionnières

John Phillip, Portrait of Lady Louisa Tennyson. Source : Royal Scottish Academy

ORGANISATION

Université Sorbonne Paris Nord et Unité de recherche pluridisciplinaire Pléiade / Centre de Recherche sur l’Espagne Contemporaine (CREC) de l’Université Sorbonne Nouvelle

AFFICHE ET PROGRAMME

Télécharger l’affiche du colloque ici

Télécharger le programme du colloque ici

ARGUMENTAIRE

Comme dans bien d’autres domaines des sciences et des lettres, l’hispanisme est, à ses débuts, une affaire d’hommes. Les candidates au baccalauréat et celles qui poursuivaient leurs études sur les bancs de l’université étaient bien rares à la fin du XIXe siècle. En France, l’hispanisme devint académique entre 1884 et 1900, tout d’abord grâce à l’action isolée de quelques professeurs qui manifestaient un goût pour l’histoire, la littérature et l’art du pays voisin, principalement à Paris d’abord, puis Toulouse, Bordeaux et Montpellier. À la fin du XIXe siècle, l’espagnol commença à être enseigné dans le secondaire, puis l’agrégation fut créée en 1899. Il fallut attendre la Première Guerre mondiale pour voir apparaître les premières femmes lauréates, qui vinrent occuper les places laissées vacantes par les hommes mobilisés sur le front. Bien que le début des années 1920 fût marqué par un retour en force des hommes parmi les lauréats, un pas décisif avait été franchi, et progressivement une certaine mixité allait commencer à s’instaurer.

Quelle serait la carrière de ces premières hispanistes ? Est-elle comparable à celle de leurs homologues masculins ? Étaient-elles mieux acceptées dans certaines sphères, tandis que d’autres restaient principalement réservées aux hommes ? Pouvaient-elles aspirer à la même reconnaissance que ces derniers à une époque où, par exemple, l’attribution du prix Goncourt à une femme avait suscité de vives polémiques ? À première vue, l’enseignement semble être la voie privilégiée par nombre d’entre elles. Elles sont rares à rédiger une thèse, à la différence des agrégés de leur génération ou plus âgés. De même, la proportion d’articles qu’elles signaient dans les revues scientifiques était infime en comparaison de la production masculine. Ce fut par la traduction que nombre de femmes accédèrent à la littérature, contribuant ainsi à la circulation internationale des textes.

Ce colloque s’intéressera aux itinéraires singuliers et collectifs des pionnières de l’hispanisme, à leur degré d’intégration ou de marginalisation dans le(s) réseau(x) de la discipline, de l’Université et du monde des Arts et des Lettres, au rôle et à la place qui furent les leurs en leur temps. Loin de se limiter aux hispanistes françaises, ce colloque entend récupérer la mémoire d’hispanistes de tous horizons, ayant développé leur activité en lien avec l’Espagne ou l’Amérique Latine.

Les interventions s’insèreront dans un ou plusieurs des axes ci-dessous :

  • Études de cas ou études prosopographiques;
  • Réseaux nationaux et transnationaux ;
  • Formation, concours et carrière des pionnières de l’hispanisme ;
  • Leur place à l’université, dans des institutions (telles que l’Institut hispanique, le Colegio de España, la Casa de Velázquez, etc.), dans les sociétés savantes (par exemple, la Société des Langues Néo-Latines ou la plus récente SHF) et les associations ; certaines organisations ont-elles encouragé le développement de l’hispanisme au féminin ?
  • Les pionnières de l’hispanisme comme médiatrices au travers de l’édition, la traduction et le journalisme ou encore la conservation, les archives et les bibliothèques ;
  • Les voyageuses en Espagne et en Amérique latine.

PROGRAMME

JEUDI 6 OCTOBRE

9h15. Accueil

9h45. Ouverture du colloque : Françoise Palleau-Papin, directrice de Pléiade ; Marie Franco et Evelyne Ricci, co-directrices du CREC

10h00. Présentation : Cécile Fourrel de Frettes et Ivanne Galant

Table 1 : Les pionnières et les institutions de l’hispanisme

Présidence de séance : Ivanne Galant

10h15. Présentation inaugurale de Nancy Berthier, Sorbonne Université CRIMIC, Directrice de la Casa de Velázquez à Madrid.

10h30. Bernat Hernández (Universitat Autònoma de Barcelona, Espagne), « Our own early history… Las pioneras norteamericanas y el primer latinoamericanismo del siglo XX ».

10h50. Luis G. Martínez del Campo (Docteur en Histoire de la Universidad de Zaragoza, Espagne), « Académicas anónimas: La incorporación de las mujeres a la comunidad profesional de hispanistas británicos, 1920-1980 ».

11h10. Marcin Sarna (Université Pédagogique de Cracovie, Pologne), « Las pioneras del hispanismo en Polonia : el caso de Maria Strzalkowa ».

11h30-12h00. Débat

12h00. Déjeuner

Table 2 : Les pionnières en voyage

Présidence de séance : Brice Castanon-Akrami 

14h. Ivanne Galant (Université Sorbonne Paris Nord, CREC / Pléiade), « Voyageuses françaises en Espagne : de l’aventure à l’hispanisme ».

14h20. Allison Taillot (Université Paris Nanterre) et Virginie Gautier N’Dah-Sékou (UPEC), « Guerre d’Espagne et femmes de presse : quand les reportrices et les photoreportrices sont en première ligne »

14h40. Cécile Fourrel de Frettes (Université Sorbonne Paris Nord, Pléiade / CREC), « Le voyage en Espagne de Renée Lafont, hispaniste et écrivaine »

15h-15h30. Débat et pause

Table 3 : Les pionnières et l’art espagnol

Présidence de séance : Cécile Vincent-Cassy

15h30. Karine Durin (Université de Nantes), « L’héritage ignoré de Frances Yates (1899-1981)? Retour sur la culture hermétique du XVIIe siècle espagnol ».

15h50. Pere Gifra-Adroher (Université Pompeu Fabra de Barcelone, Espagne), « Elizabeth Robins Pennell y el hispanismo estadounidense de finales del siglo XIX ».

16h10. Isabel María Rubio Aparicio (chercheuse et écrivaine, Espagne), « Madame Infante, l’esprit de Goya. Jeannine Baticle ».

16h30-17h. Débat et pause

17h. Conférence de clôture : Efe Ruth Maicas et Marga Moreno Conde (Conservatrices du Musée Archéologique National, Madrid, Espagne), « Recuperar la memoria en femenino, las pioneras de los museos en España ».

17h40. Débat.

Présidence de séance : Cécile Fourrel de Frettes

18h. Fin de la première journée du colloque

* *

VENDREDI 7 OCTOBRE

9h15. Accueil

9h45. Conférence inaugurale : Rebecca Rogers (Professeure en histoire de l’éducation, Département Sciences de l’éducation, Université de Paris, Cerlis, CNRS), « L’accès des femmes à l’université en France, perspectives historiques et comparatives ».

10h25. Débat.

Présidence de séance : Ivanne Galant

Table 4 : Les médiatrices de la littérature hispanique

Première partie : les traductrices

Présidence de séance : Cécile Fourrel de Frettes

10h45. Noelia Pousada Lobeira (Universidad de Vigo), « Autoridad femenina y ambición literaria en la carta en español de Francisca de Passier al conde de Fuentes (1605) ».

11h05. Irene Atalaya (Universidad Autónoma de Madrid, Espagne), « Mathilde Pomès, femme de lettres et hispaniste au service de la traduction. La generación del 27 à travers son œuvre ». 

11h25. Marian Panchón Hidalgo (Universidad de Granada, Espagne) : « Traducir para universalizar: el epistolario de Mathilde Pomès (1886-1977) como testimonio de su labor traductora y visibilizadora en Francia ».

11h45-12h30. Débat

12h30. Déjeuner

Deuxième partie : Renée Lafont, de la traduction à la médiation

Présidence de séance : Marian Panchón Hidalgo

14h00. Hanane Mostefa (Universidad de Tlemcen de Abou Beker Belkaid, Algérie), « Pioneras traductoras en el olvido: la hispanista Renée Lafont como ejemplo ».

14h20. Julie Fintzel (Le Mans Université, Laboratoire 3L. AM), « Renée Lafont, passeuse de culture France-Espagne. Au-delà de la traduction ».

14h40-15h10. Débat et pause

Troisième partie : Contre-points : L’œuvre pionnière des philologues d’Espagne et d’Amérique latine dans le rayonnement de littérature hispaniqu

Président de séance : Juan Carlos Baeza Soto

15h10. Beatriz Domingues López (Universidad de Málaga),  « Cultura y prensa dirigida por mujeres: revistas hispanas del siglo XIX »

15h30. Rosa Bono (Universidad Autònoma de Barcelona, Espagne), « El comparatismo de María Rosa Lida ».

15h50. Rosa Vesta López Taylor (Universidad de Guadalajara) et Alejandra Carolina Díaz (Université de Bordeaux), « Del Siglo de Oro a las barriadas lumpen de la Ciudad de México: Helena Beristáin Díaz, filóloga, lingüista y divulgadora de la lengua y cultura hispánicas (1927-2013) ».

15h50-16h20. Débat et pause

16h20. Conférence de clôture : Christine Orobitg (Aix-Marseille Université), « Las dos Yolandas : la poétesse Yolanda Westphalen (1925) et l’universitaire Yolanda Westphalen (1954), naissance et généalogie de voix féminines dans l’hispanisme ».

17h. Débat

Président de séance : Juan Carlos Baeza Soto

17h30. Conclusions et clôture du colloque. Ivanne Galant et Cécile Fourrel de Frettes

Comité scientifique

  • Juan Carlos Baeza Soto (Université Sorbonne Paris Nord-Paris 13, Pléiade).
  • Brice Castanon-Akrami (Université Sorbonne Paris Nord-Paris 13, Pléiade)
  • Javier Domínguez-Arribas (Université Sorbonne Paris Nord-Paris 13, Pléiade).
  • Marie Franco (Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3, CREC)
  • Hélène Frison (Université Sorbonne Paris Nord-Paris 13, Pléiade)
  • Eva Lafuente (Ecole polytechnique – Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3, CREC)
  • Marie-Linda Ortega (Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3, CREC)
  • Marian Panchón Hidalgo (Université de Grenade, Espagne)
  • Sarah Pech-Pelleter (Université Sorbonne Paris Nord-Paris 13, Pléiade)
  • Marcin Sarna (Université Pédagogique de Cracovie, Pologne)
  • Jorge Villaverde (Université Catholique de Lille, Sorbonne Université, CRIMIC)
  • Cécile Vincent-Cassy (Cergy Paris Université, UMR Héritages)
APPEL À COMMUNICATION

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Colloque international / Congreso internacional : “La place des femmes dans l’hispanisme : les pionnières” / “Ser mujer e hispanista: el papel de las pioneras” Lire la suite »

Colloque « Dynamique de genre, sexualité et racialisation dans les Amériques » du Pôle Nord-Est de l’Institut des Amériques.

IMPORTANT :

La date de remise des propositions pour le colloque du pôle Nord-Est de l’Institut des Amériques a été repoussée au *15 juin*.

Pour plus d’information : https://www.institutdesameriques.fr/fr/article/dynamique-de-genre-sexualite-et-racialisation-dans-les-ameriques

« Dynamique de genre, sexualité et racialisation dans les Amériques », Colloque Institut des Amériques, Pôle Nord-Est, Université Gustave Eiffel (UGE/UPEM), Paris ; les 12, 13, 14 novembre 2020

Scroll down for English version / Véanse a continuación el llamado a ponencias en español y português

Les questions de genre, de sexualité et de race sont devenues des indices sociaux, culturels et politiques incontournables pour décrypter le monde contemporain et revisiter les événements passés. Ce positionnement semble paradoxal dans la mesure où il met sur la ligne de front des groupes minorés en quête d’agentivité, de voix collectives et de ruptures épistémologiques pour faire face aux régimes de savoir en place.

Le 16 août 2019, le ministère de la Justice des États-Unis a déposé une requête auprès de la Cour suprême des États-Unis concernant les « discriminations en raison du sexe » afin d’en exclure les personnes LGBTQI+. Depuis plusieurs années, le gouvernement Trump mène ainsi une attaque systématique contre les droits des personnes LGBTQI+, en ciblant particulièrement les trans*, dans l’armée, l’éducation, la santé ou encore le sport[1]. Les atteintes portées au droit des femmes à disposer librement de leur corps se multiplient également depuis plusieurs années aux États-Unis, tout comme en Europe du reste. En 2019, 9 États ont adopté des lois limitant l’accès à l’avortement, dont le Missouri, le Kentucky, l’Alabama ou la Louisiane[2]. L’institut Guttmacher estime que plus de 97% des femmes en âge de procréer demeurant en Amérique latine et dans les Caraïbes vivent dans un pays où existent des lois restreignant l’avortement[3]. Aux États-Unis ou au Brésil, entre autres, l’affirmation d’un retour à un ordre patriarcal, blanc, hétérosexuel et la célébration d’un État-nation souverainiste, capitaliste et colonialiste sont indissociables des dynamiques liées aux genres et à la sexualité, qui occupent une place visible dans le champ politique contemporain. On pourra donc s’interroger sur la manière dont les questions de genre, de racialisation et de sexualité offrent un éclairage et une perspective sur de nombreuses questions politiques, depuis le socle même de la politique, la volonté de définir des catégories et un langage spécifique, jusqu’aux violences réelles et symboliques résultant de décisions idéologiques.

Les dynamiques de genre et de sexualité sont au cœur des problématiques politiques, économiques, culturelles, et sociales des Amériques, où les situations sont diverses et multiples[4]. Certains mouvements prônent des processus de normalisation des genres et des sexualités, d’autres cherchent à déconstruire les catégories ou luttent pour leur émancipation. Depuis le mois d’août 2019, les Mexicaines se mobilisent pour dénoncer les violences de genre[5]. Aux États-Unis, le gouvernement actuel promeut une politique encourageant des discriminations pour des raisons de genre, de sexe ou de race.

Les multiples intersections entre genres, sexualités, races rappellent la nécessité d’analyses multifactorielles. Plus particulièrement, la créativité représentationnelle et sociale des identifications plurielles suggère une dynamique performative des genres et des sexualités qui formule des modes de résistance politique et imaginaire. Entre le déterminisme social et culturel et une liberté individuelle absolue, se loge le potentiel des espaces de résistance collective. Le terrain fécond des Drag Balls montre, par exemple, comment une population noire et latinx aux États-Unis est intervenue contre son effacement littéral et symbolique grâce à la création sociale (les « maisons » accueillant des jeunes gays et trans* sans abris) et artistique (voguing etc.) d’un univers queer singulier. L’existence de ces manifestations, opérant aux interstices des normes, s’est étendue dans de nombreux pays (Brésil, France) grâce à tout un réseau de représentations (documentaires, universitaires, série télévisuelle, etc.)[6], démontrant la façon dont les approches croisées et hybrides prennent sens dans l’épaisseur de phénomènes minoritaires. Ce sont de telles approches fluides, complexes et intersectionnelles qui fournissent des pistes d’exploration des dynamiques de genre, de sexualités et de races.

Sans doute, cette énergie née de forces antagonistes, l’opposition entre le minoritaire et le majoritaire, permet de mettre en avant le(s) mouvement(s), les interactions qui articulent de nouvelles perspectives. La dynamique de genre, de sexualité et de racialisation met-elle fin aux engluements des approches statiques ? Permet-elle de repenser les interventions politiques, les dissidences sociales, les pratiques imaginaires afin de transformer le monde et ses modalités ? Est-elle une technologie pour une futurité utopique queer (Muñoz 2009), féministe, et décolonisée ? Formule-t-elle une épistémologie pour une pratique et un imaginaire décloisonnés ? Ces interrogations peuvent fournir quelques pistes sur le potentiel critique d’une dynamique créée par la friction entre genre, race et sexualité qui s’articule avec les questions de représentations et de circulations. Les nombreux échanges entre Porto Rico et New York (de West Side Story à Hamilton) soulignent bien l’obligation de faire dialoguer le politique, le social, le culturel et l’artistique afin de pouvoir rendre compte des relations entre les Caraïbes, l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud. Les perspectives décoloniales, queer et féministes offrent un élan critique qui dénaturalise, déconstruit et refuse l’aliénation résultant des oppositions binaires.

Le colloque IDA propose ainsi d’interroger les dynamiques de genre, de sexualités et de racialisation dans les Amériques selon une perspective contemporaine ou historique. Les questions de genres et de sexualités pourront être articulées avec d’autres objets, dans une approche pluri ou transdisciplinaire, incluant tous les aspects du genre ou des sexualités (trans, inter, queer, féministes, postcoloniales, décoloniales, intersectionnelles…)

Les axes de recherches privilégiés pourront inclure les thématiques suivantes :

  • Représentations politiques, sociales et culturelles (infrapolitique, mouvements structurés, historiographies)
  • Performer la dynamique de genre, de sexualité et de racialisation sur la page, à l’écran, à la scène, à la ville et au-delà (circulations, hybridité, non-binarité, fluidité)
  • Reproductions, appropriations, défaillances (pink washing, homonationalisme, régressions…)
  • Résistances militantes, historiographiques et épistémologiques (intersectionnalité, désidentification, réseaux…)

Proposition en français, anglais ou espagnol (titre + 500 mots + corpus ou sources bibliographiques, cadre théorique), 5 mots clés, et courte notice biographique (150 mots) à envoyer à IDAEST2020@gmail.com jusqu’au 15 avril 2020 inclus, réponse fin mai 2020.

Nous acceptons une variété de propositions : communication individuelle ou en groupe (3), table ronde, atelier etc.

Merci de suivre la norme suivante pour le Nom de fichier : IDA2020 + nom patronymique

[1] Sam Levin, “'A critical point in history': how Trump's attack on LGBT rights is escalating,” The Guardian, September 3, 2019, https://www.theguardian.com/world/2019/sep/03/trump-attack-lgbt-rights-supreme-court. Voir l’analyse proposée par Marche et Servel, https://journals.openedition.org/ideas/4363.

[2] “Abortion Bans: 9 States Have Passed Bills to Limit the Procedure This Year,” K.K. Rebecca Lai, New York Times, May 29, 2019, https://www.nytimes.com/interactive/2019/us/abortion-laws-states.html.

[3] https://www.guttmacher.org/fact-sheet/abortion-latin-america-and-caribbean.

[4] Omar G. Encarnación, Out in the Periphery: Latin America's Gay Rights Revolution, Oxford University Press, 2016.

[5] “AP Explains: Why Mexican Women March Against Gender Violence,” The Washington Post, September 8, 2019, https://www.washingtonpost.com/world/the_americas/ap-explains-why-mexican-women-march-against-gender-violence/2019/09/08/ebaa1270-d1ed-11e9-a620-0a91656d7db6_story.html.

[6] On peut citer, ici, le documentaire qui a mis en avant les Balls, Paris Is Burning de Jennie Livingston, l’ouvrage universitaire Butch Queen Up in Pumps de Marlon M. Bailey ou tout récemment la série Pose.

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Séminaire « Recherches sur le masculin »

Objet encore peu étudié dans les sciences humaines et même dans les études de genre, le masculin attire de plus en plus l’attention des chercheuses et des chercheurs. Depuis les travaux pionniers des Men’s Studies dans les années 1970, il dessine un champ de recherches dynamique dans le monde entier.

Ce séminaire est consacré à l’actualité de la recherche et aux débats publics sur le masculin. Nous nous intéresserons à sa construction et à ses mutations jusqu’à nos jours, en prenant en compte tous les phénomènes qui l’affectent, notamment les conquêtes féministes, la désindustrialisation et la transformation des cultures viriles. Nous évoquerons les frontières toujours mouvantes du masculin, en lien avec les normes relatives aux corps et aux sexualités, ainsi qu’à la féminité. Il s’agira aussi d’analyser la manière dont l’ordre du genre oppose des masculinités de domination à des masculinités dissidentes. 

Ouvert à toutes et à tous, résolument pluridisciplinaire (histoire, civilisation, sociologie, anthropologie, littérature, etc.), le séminaire se tiendra sur le Campus Condorcet à partir du 15 octobre 2021. Il sera clôturé par une journée d’études en juin 2022.

Télécharger le programme

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