publication

Les transmissions des savoirs dans l’espace transatlantique au XIXe et XXe siècle

Campus Condorcet, Salle 4.122, Bâtiment de Recherche Sud, 4e étage

PRÉSENTATION

Cette journée d’étude propose discuter les différentes transmissions de savoirs opérées par des individus et/ou des groupes dans l’espace transatlantique au XIXe et XXe siècles. Thème actuel de l’axe 3 « Politique, individu et Société » du laboratoire Pléiade, l’idée de transmission est ancrée dans « l’action de transmettre » et, en ce sens, « faire passer ce qu’on possède en la possession d’un autre » (Littré, 1874, p. 2317). Une telle action implique des interactions humaines dynamiques dont les savoirs transmis sont parfois intégrés dans des processus politiques, économiques, culturels et/ou symboliques qui peuvent établir des asymétries, des équivalences, des conflits, des alliances, des dominations et/ou des pouvoirs à des fins différentes.

Prenant pour point de départ la Révolution française et l’indépendance latino-américaine dans le long XIXe siècle (Hobsbawn, 2012), dont la transmission des savoirs s’effectue dans l’espace atlantique dans une perspective diplomatique (Dumont, 2018), et couvrant tout le XXe siècle, où s’établissent de nouvelles dynamiques politiques et communicationnelles, telles que la fin de l’Union soviétique, la fondation de l’Union européenne et la massification d’Internet, cette Journée d’étude cherche à rassembler des chercheuses et chercheurs des domaines les plus divers dont les recherches prennent en compte la circulation des idées (Bourdieu, 2002), les transferts et les médiations culturelles (Espagne, 1999, 2013), les circuits économiques (Pouillard, 2022) et symboliques (Bourdieu, 1977) et l’ensemble du réseau médiatique complexe (Patriarche et Dufrasne, 2014) qui transmet les informations et les savoirs dans l’espace transatlantique.

OBJECTIFS

– Établir un espace de dialogue multidisciplinaire entre les membres du laboratoire Pléiade et d’autres institutions et pays qui reflètent et analysent la transmission des savoirs dans l’espace transatlantique entre les XIXe et XXe siècles.

– Permettre les échanges intellectuels de sources, de méthodologies et de cadres théoriques capables d’analyser la transmission des connaissances, ainsi que la circulation des idées, les transferts et médiations culturelles, les circuits de communication et autres formes de partage d’informations et de connaissances.

– Examiner les différents modes de transmission des connaissances, en prenant en compte les individus et ses intérêts, les contextes, les temps et les espaces pour comprendre comment ces actions ont transformé et/ou ont (re)construit les sociétés contemporaines.

JUSTIFICATIF

Le thème de « la transmission », tel comme décrit dans l’axe 3 du laboratoire Pléiade « permet de penser conjointement l’individuel et le collectif, la sphère publique et la sphère privée, d’analyser les processus normatifs et leur contestation, de poser la question de l’altérité et de la médiation, de s’interroger sur la diversité des temporalités et des espaces ». En ce sens, pour favoriser le dialogue entre les recherches qui s’inscrivent dans cet éventail de perspectives, nous proposons d’orienter les analyses sur la transmission des savoirs dans l’espace atlantique au XIXe et XXe siècles.

BIBLIOGRAPHIE

BOURDIEU, Pierre. « Les conditions sociales de la circulation internationale des idées », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, n° 145, 2002, pp. 3-8. https://www.persee.fr/doc/arss_0335-5322_2002_num_145_1_2793

BOURDIEU, Pierre. « Sur le pouvoir symbolique », Annales, 32° année, n° 3, 1977, pp. 405-411. https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1977_num_32_3_293828

DUMONT, Juliette. Diplomaties culturelles et fabriques des identités. Argentine, Brésil, Chili (1919-1946). Rennes : Presses Universitaires de Rennes, 2018.

ESPAGNE, Michel. « La notion de transfert culturel », Revue Sciences/Lettres, n° 1, 2013. https://journals.openedition.org/rsl/219

 _______________. Les transferts culturels franco-allemands, Paris, PUF, 1999.

HOBSBAWM, Éric J. L’ère des empires, 1875-1914. Paris : Pluriel, 2012.

LITTRÉ, Émilie. Dictionnaire de la langue française. Tome Quatrième. Paris : Librairie Hachette et Cie, 1874.

PATRIARCHE, Geoffroy ; DUFRASNE, Marie. « Penser la diversité des pratiques médiatiques. Le réseau comme catégorie conceptuelle pour la recherche sur les audiences et les publics », Réseaux, vol. 5, n° 187, 2014, pp. 195-232. https://shs.cairn.info/revue-reseaux-2014-5-page-195?lang=fr

POUILLARD, Véronique. Paris to New York : The Transatlantic Fashion Industry in the Twentieth Century. Cambridge: Harvard University Press, 2021.

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Séminaire “Itinéraires de la traduction” (2024-2025) : Séance 1, “Écrivaines et traductrices”

Genre et traduction : traduire au féminin

Séance en mode hybride (voir le lien TEAMS ci-dessous) :

Campus Condorcet, Salle 3.023, Bâtiment de Recherche Sud, 3e étage / ou à distance

PRÉSENTATION

Le séminaire “Itinéraires de la traduction” reprend pour la quatrième année avec une première séance prévue le vendredi 22 novembre. Il s’inscrit dans les activités de l’axe 4 “Représentations, hybridité, formes” de l’Unité de Recherche Pléiade (USPN).

PROGRAMME

9h30. Accueil et présentation par Aurélie Journo et Cécile Fourrel de Frettes.

9h45. Julie Oliveira da Silva (Université Sorbonne Nouvelle), “Résonances de Renée Vivien dans la poésie luso-brésilienne : sillages et enjeux de traduction”

Renée Vivien, poétesse et traductrice, est considérée comme la première traductrice de Sappho ouvertement lesbienne, et la première poétesse à reprendre les représentations de l’homoérotisme féminin par un female gaze – le discours lesbiens en littérature étant souvent soumis, au XIXe siècle, à l’optique masculine. Mais avant son recueil de traductions Sapho (1903), elle met en place une poésie complètement sapphique – aux deux sens du terme – depuis ses premiers recueils Études et Préludes (1901) et Cendres et Poussières (1902).

Le projet de thèse actuel vise à recontextualiser la poésie de Renée Vivien, entre autres poétesses sapphiques, dans un panorama plus large de la littérature “féminine” et de la littérature mondiale. Il vise à analyser non seulement des questions de transmission et d’intertextualité, mais aussi de la réception des autrices en contexte transnational. Il s’intéresse également aux réseaux de sociabilité féminine établis entre les pays en question (France, Portugal, Brésil), dans une perspective transatlantique.

En incluant plusieurs poétesses lusophones au corpus d’analyse, Judith Teixeira, Eunice Caldas, Virginia Victorino et Gilka Machado, nous analyserons ce continuum sapphique hypothétiquement (re)commencé par Renée Vivien. Nous réfléchirons à comment ce processus de récupération de la parole lesbienne (ou dissidente de la “norme” hétérosexuelle), dans d’autres aires linguistiques telle que le portugais, permet à que de nouveaux mécanismes poétiques et métaphoriques voient le jour.

Dans cette proposition de communication, nous tâcherons de répondre à quelques questions de notre problématique, à partir de plusieurs angles : comment peut-on comparer les représentations de l’homoérotisme féminin dans les littératures européennes et extra-européennes à partir du prisme des continuités et changements dans la langue ? Quelles stratégies d’expression ou de dissimulation se mettent en place ? Enfin, prenant en compte ces questions, ainsi que la charge symbolique de cette nouvelle poésie sapphique lusophone, publiée il y a exactement 100 ans, nous essaierons de répondre à la question suivante : comment la traduire au public francophone de 2024 ?

10h45. Nathalie Carré (INALCO) “Entre les mondes : lectures plurielles d’un parcours féminin entre cultures shona et anglaise “

Tsitsi Dangaremgba, romancière et écrivaine féministe du Zimbabwe, dresse dans son œuvre de multiples portraits de femmes qui traversent les frontières des classes, du genre et des langues. Mais ces transfuges entre les mondes sont souvent déchirées par des appartenances antagonistes, contradictoires.

Je m’attacherai particulièrement, dans cette intervention, à la figure de Tambudzai Sigauke, protagoniste principale d’une trilogie – commencée avec Nervous Breakdown et poursuivie par The Book of Not – en me focalisant sur le dernier volet : This Mournable Body. Dans celui-ci, la jeune fille volontaire et pleine d’allant qui quittait son village pour conquérir, par les études, une « anglicité » vue comme un arrachement à la pauvreté, une promesse de vie meilleure se retrouve rattrapée par la précarité, déchirée entre deux cultures.  

C’est justement à ce qui se joue – dans le texte – entre les langues et les imaginaires shona et anglais que je m’intéresserai, montrant combien des imaginaires différents dessinent des lectures plurielles du parcours de Tambudzai. Nous réfléchirons à la manière dont la traduction réussit – ou non – à rendre compte de cette multiplicité de strates de lectures présente pour le lecteur shona anglophone.

11h45. Présentation et table ronde autour de l’ouvrage collectifTraductions, traductrices et femmes (re)traduites : la place des sources, édité par Marian Panchón Hidalgo (Université de Grenade, Espagne), en sa présence

Cet ouvrage, au croisement de différentes aires géographiques (Argentine, Canada, Espagne, États-Unis, France, Italie, Mexique, Ukraine), a pour but de poursuivre la réflexion sur les études de genre et les sources, mais en intégrant la question de la traduction à travers l’histoire. Les dix contributions de ce volume, classées par ordre chronologique ― du XVIIIe au XXIe siècle ―, visent non seulement à mettre en lumière le travail effectué par des traductrices mises souvent à l’écart, mais aussi à rendre visible des écrivaines parfois oubliées qui commencent cependant à être récupérées et donc traduites aujourd’hui.

13h00. Clôture du séminaire

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Séances précédentes

PROGRAMME 2023-2024

Séance 1 : « Traduction et poésie ». Accueil et présentation par Aurélie Journo et Cécile Fourrel de Frettes. Discutant : Marcin Sarna, Université Pédagogique de Cracovie, Enseignant-chercheur invité de l’UR Pléiade et traducteur. Invité.es : Marie Karas-Delcourt (traductrice littéraire, interprète-médiatrice en services publics et chanteuse polyglotte), « L’utilisation de la variante lunfardo (cocoliche) dans le castillan standard rioplatense : dialectes et sociolectes dans la poésie argentine de Florencia Piedrabuena (exemples de traductions avec des extraits de poèmes du recueil ‘Lenguas de Mendigua’) » ; Andrés Urdaneta (doctorant, Universidad Autónoma de Madrid) : “Réception et traduction du sonnet “Voyelles” de Rimbaud dans l’Espagne du début du XXe siècle”.

Séance 2 : Accueil et présentation par Cécile Fourrel de Frettes et Aurélie Journo. « Traduire la langue maternelle, traduire la langue plurielle ». Invité.s : Ana María Gentile (Université de la Plata, Argentine), « Traduire la prose poétique vers la langue étrangère : défis et réflexions » ; Françoise Palleau-Papin (Université Sorbonne Paris Nord, Pléiade), « Bergers, de W.S. Merwin: un texte hanté » ; et César Ruiz Pisano (Université Sorbonne Paris Nord, Pléiade), « L’écriture à l’épreuve de la polyglossie en Guinée Équatoriale : l’exemple de Barlock (2013) d’Estanislao Medina Huesca ». VOIR LE PROGRAMME ICI.

Séance 3 : « Publier la traduction ». Accueil et présentation par Aurélie Journo et Cécile Fourrel de Frettes. Invité.es : Thibault Boube, illustrateur et co-fondateur de l’Association Les Trois Têtes et Nicola Pozza, traducteur du hindi, « Traduction et dialogue texte-image. Table-ronde autour de la collection Illustrangères»; Carole Fillière (Université Toulouse-Jean Jaurès, LLA Creatis): « Traduire et créer : quelques réflexions sur la créativité traductive à partir de la traduction du roman graphique Federico de Ilu Ros (2023) » ; Mathilde Lévêque (USPN, Pléiade). Présentation de l’ouvrage Les Voix de la traduction (Classiques Garnier, 2023).  VOIR LE PROGRAMME ICI.

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SÉANCES 2022-2023

Séance 1 consacrée aux doctorant.e.s : voir le programme ici.

Séance 2 : « La traduction à l’épreuve de la langue classique ». Cécile Fourrel de Frettes et Aurélie Journo.Invitées : Marie-Églantine Lescasse (Université de Caen Normandie), « L’apport des humanités numériques à l’étude de la traduction : Juan Martín Cordero, traducteur d’Érasme et de Vivès » ; Cécile Dudouyt (Université Sorbonne Paris Nord, UR Pléiade), « Imiter en traduisant : fragments traduits du théâtre grec dans le répertoire théâtral de la première modernité » ; Louis Watier (Université Toulouse II – Jean Jaurès), « Matière orale, forme écrite ? Traduire le nahuatl classique ».

Séance 3 :« Itinéraires de traducteur.rices : expériences individuelles et collectives de la traduction ». Accueil et présentation par Aurélie Journo et Cécile Fourrel de Frettes. Invitées : Sara Manuel Cacioppo (Università degli Studi di Palermo) “La mise en scène du corps féminin dans l’œuvre d’Amélie Nothomb et sa traduction en Italie” ; Hélène Frison (USPN, Pléiade/CREC-UR 2292) et Marie Salgues (Sorbonne Nouvelle, CREC-UR 2292/CRAL-UMR 8566 CNRS-EHESS), “Traduire pour la scène / Traduire pour l’oreille”.

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SÉANCES 2021-2022

Séance 1 : une séance inaugurale, consacrée à la notion d’”itinéraires” dans la circulation des textes traduits, avec les interventions de Camille Bloomfield, Marian Panchón Hidalgo, Aurélie Journo et Cécile Fourrel ; retrouvez le programme ici

Séance 2 : une rencontre autour des liens entre traduction et culture de masse, avec Pedro Mogorrón Huerta, Natalia Soler Cifuentes et Céline Planchou ; retrouvez le programme ici.

Séance 3 : une séance consacrée à la “Traduction collaborative”, au cours de laquelle trois expériences de traduction collaborative furent présentées par Cécile Dudouyt, Agathe Torti et les membres de la revue Café, Aurélie Journo, Agathe Bonin et Marie Karas Delcourt

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Itinéraires. LTC « Fables du trauma » n°2022-3 | 2023

Sous la direction de Rym Khene et Alice Laumier

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« Publier la littérature : le texte et ses médias (édition, exposition, performance) » Itinéraires. LTC n°2022-2 |2023

« Publier la littérature : le texte et ses médias (édition, exposition, performance) » Itinéraires. LTC n°2022-2 |2023

Sous la direction de Romain Bionda, François Demont et Mathilde Zbaeren

Éditeur : Pléiade – Université Paris 13 Sorbonne Paris Nord

Contributeur·trice·s : Dylan Bovet, Margaux Prugnier, Marine Lépinard, Pauline Guillier, Alice Bottarelli, Gaëlle Théval, Marie Kondrat, René Audet, Marion Lata, Marion Brun, Christophe Imperiali, Christophe Brochier, Marc Arabyan

Résumé :

Ce dossier s’intéresse à la « vie » des œuvres littéraires, en ouvrant la notion de « publication » à son acception la plus large, comme la rencontre d’une (partie d’une) œuvre avec un public, par l’édition, l’exposition ou la performance. Il examine les manières dont ces « publications » configurent ou reconfigurent les œuvres littéraires et dont elles fonctionnent auprès de divers publics. En conjuguant diverses approches et méthodes, il entend participer au rapprochement des disciplines concernées par la transmédialité, la plurimédialité et l’intermédialité de la « littérature ».

Sommaire :

  • Romain Bionda, François Demont et Mathilde Zbaeren
  • L’œuvre littéraire et ses publications : édition, exposition, performance. Présentation du numéro
  • Monumentalisation
  • Dylan Bovet
  • « Faire littérature autrement. Modalités de publication et de lecture des carmina epigraphica latins »
  • Margaux Prugnier
  • « Publier la poésie : vers manuscrits copiés, lus et compilés comme stratégies sociales pour le littérateur des Lumières »
  • Marine Lépinard
  • « Alfred de Musset à l’Hôtel des haricots. Réflexion sur les traces d’une publication »
  • Pauline Guillier
  • « Objets instables dans un champ en mouvement, ou comment publier la littérature théâtrale dans les années 2020 »
  • Diversification
  • Alice Bottarelli
  • « Jean Villard-Gilles, auteur hors du livre ? »
  • Gaëlle Théval
  • « Publier la poésie action ? » Sur les publications de Bernard Heidsieck
  • Marie Kondrat
  • « Écriture en contrechamp : la production littéraire face aux média visuels »
  • René Audet
  • « Nommer, et faire advenir, les arts littéraires : attestation des pratiques vivantes de la littérature »
  • Dérivation
  • Marion Lata
  • « Vous avez là du papier sous la main » : publication et réception de la page blanche de Tristram Shandy, des exemplaires imprimés aux exemplaires
  • Marion Brun
  • « Publier L’Étranger sur disques : une interprétation éditoriale de Camus »
  • Christophe Imperiali
  • « Poésie amphibie : le double état du poème »
  • Varia
  • Christophe Brochier
  • « Michel Houellebecq expérimentateur existentiel : une approche pascalienne de l’œuvre romanesque »
  • Marc Arabyan
  • « L’atmosphère comme “régime d’écriture ” chez Georges Simenon »

Lien vers le site de l’éditeur :

https://journals.openedition.org/itineraires/12485

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Appel à contribution pour la revue Itinéraires : dossier “Publier la littérature”

Appel à contribution pour la revue Itinéraires : dossier “Publier la littérature”

Date limite de dépôt : 15 septembre 2021


Argumentaire 

Ce que plusieurs chercheurs et chercheuses ont appelé « la littérature hors du livre » (Rosenthal et Ruffel 2010 et 2018) occasionne aujourd’hui des changements profonds à l’idée même de « littérature », dans la mesure où l’on considère que celle-ci peut très bien être produite, publiée et reçue dans des contextes qui lui confèrent des parentés troublantes avec les arts de la performance. Outre qu’elle demande de nouvelles collaborations entre certaines disciplines (en particulier les études littéraires et théâtrales), la situation contemporaine permet peut-être de voir que ces liens existaient déjà par le passé, et invite par là à réévaluer la dimension performative de la littérature des siècles précédents. C’est ce double regard sur le présent et le passé, même très ancien, que ce dossier entend engager, dans une ouverture sur toutes les littératures. 

Les formes d’« écritures » contemporaines débordent largement le périmètre de ce qu’on appelle la « littérature ». Celle-ci excède parfois les limites posées en son temps par Nelson Goodman ([1968] 2011) : art à une phase (celle de son écriture), de régime allographique (qu’on ne peut pas contrefaire), dont l’« exécution » (l’écriture) précède toujours l’« implémentation » (sa publication et sa lecture). Autrement dit, la manière dont les textes « entre[nt] dans la culture » (Goodman [1984] 2009) gagne à être réinterrogée. De fait, l’« œuvre » de l’écrivain·e peut être « manifestée » – diversement – par des « objets » (Genette [1994] 2010) autres que le livre. La question de la publication gagne ainsi à être abordée dans son acception la plus large possible, comme la rencontre potentielle ou actualisée d’une œuvre (ou d’une partie de l’œuvre) avec un public. Celle-ci n’est pas nécessairement livresque, mais peut aussi intervenir via l’enregistrement, l’exposition ou la performance, par exemple. 

En ce qui concerne le contemporain, cette diversification des manières de publier – collages numériques, performances, podcasts, tags, etc. – est sans doute moins le signe d’une rupture avec le livre que celui d’une prise en considération de ses limites. Elle témoigne peut-être aussi d’une remise en question de la compréhension de l’activité littéraire comme système clos sur lui-même. Elle se comprend enfin, pour partie, à l’aune de la situation économique des divers auteurs et autrices, en concurrence ou en accompagnement des stratégies médiatiques et publicitaires des entreprises et des institutions. Même si ces pratiques de publication peuvent sembler nouvelles dans leur ampleur, il s’agit de prêter attention aux très nombreux précédents que l’histoire recèle : affiches, chansons, inscriptions urbaines, tracts, etc. On songera en outre aux nombreux espaces de socialisation dont la littérature a disposé par le passé, des salons aux clubs de lecture, en passant par la radio. Idéalement, la considération des pratiques littéraires contemporaines permettrait de faire retour sur des pratiques littéraires plus anciennes et réciproquement sur des pratiques « non littéraires ». 

On pourra se demander dans quelle mesure ces autres manières de publier les textes ressortissent, aujourd’hui et hier, à ce qu’on pourrait appeler le « faire littérature » (Abrecht et alii, 2019). Mais notre attention se portera en priorité sur les manières dont les diverses publications de l’œuvre fonctionnent auprès du public (y compris auprès du lectorat classique). Les reconfigurations de l’œuvre en tant qu’elle n’est plus nécessairement produite en amont et reçue en aval de la publication pourraient ainsi faire l’objet d’un commentaire, de la même manière que les figures d’auteur, d’éditeur et de public qui, selon les modalités, ne sont pas nécessairement distinctes. Quels dispositifs une telle publication agence-t-elle ? Comment les productions littéraires étudiées anticipent-elles des prolongements possibles et leurs réceptions effectives ? 

Cette investigation pourra donc se déployer sur trois plans indépendants, mais qu’il serait bienvenu de conjoindre. Il s’agira d’abord d’envisager la publication en lien avec des pratiques expérimentales ou exploratoires, notamment, qui invitent parfois à reconsidérer la popularisation des productions littéraires et leurs fonctions sociales. Une ouverture sur les héritages contemporains et les précédents historiques des pratiques étudiées rencontrera ensuite l’ambition transhistorique du numéro. L’analyse de ces pratiques de publication « hors du livre » devrait enfin permettre de réévaluer les raisons matérielles (économiques, stratégiques) qui poussent parfois des auteurs et autrices (ou des entreprises et institutions) à renoncer au livre, mais à s’en réapproprier aussi les codes sur un autre support (comme le numérique), ou à s’engager dans la voie de l’autoédition. 

Ainsi les axes privilégiés seront les suivants : 

  • Formes expérimentales de la publication 
  • Perspective transhistorique sur des pratiques contemporaines et anciennes 
  • Réflexions autour du support de publication et des stratégies auxquelles il répond 
  • Réception des formes de publication non livresques 
  • Nouveaux rapports entre auteur, éditeur et lecteur 

D’autres directions ne sont toutefois pas exclues a priori : dans ce cas, merci de prendre contact avec les directeurs·rices du numéro. 

Une première version complètement rédigée des articles est attendue pour le 15 septembre 2021. Il ne faut pas hésiter à prendre contact avec les directeurs·rices du numéro au préalable pour s’assurer de la pertinence de la proposition ou pour discuter de son orientation. Les articles définitifs seront à rendre pour la mi-janvier 2022 et seront évalués en double aveugle, selon les modalités habituellement suivies par la revue. Merci de faire parvenir la première version des articles aux trois co-directeur·ice·s du numéro : francois.demont@unil.chromain.bionda@fabula.org ; mathilde.zbaeren@unil.ch 

Calendrier 

Date limite de soumission des articles (version 1) : 15 septembre 2021 

Date de retour des articles finalisés : 15 janvier 2022 

Orientations bibliographiques 

Abrecht Delphine, Bionda Romain, Demont François, Sermier Émilien et Zbaeren Mathilde, « Faire littérature », dans id. et aliiFaire littérature. Usages et pratiques du littéraire (xixexxie siècles), Lausanne, Archipel, 2019, p. 517. 

Aron Paul et Viala Alain, L’Enseignement littéraire, Paris, PUF, 2005. 

Barras Ambroise et Eigenmann Éric (dir.), Textes en performance, Genève, MetisPresses, 2006. 

Bionda Romain, « Théâtre ou littérature ? Sur le fonctionnement artistique et opéral des textes de théâtre », dans Atelier de théorie littéraire, en ligne sur Fabula, 2018 : http://www.fabula.org/atelier.php?Theatre_ou_litterature

Bricco Elisa (dir.), Le Bal des arts. Le sujet et l’image : écrire avec l’art, Macerata, Quodlibet, 2015. Disponible en ligne : https://books.openedition.org/quodlibet/443

Butor Michel, « La littérature, l’oreille et l’œil » (1968), Répertoire III, Paris, Minuit, 1968, p. 391-403. 

Calderone Amélie, Entre la scène et le livre. Formes dramatiques publiées dans la presse à l’époque romantique (1829-1851), thèse sous la direction d’Olivier Bara, U. Lumière Lyon II, 2015. 

Chartier Roger (dir.), Pratiques de lecture (1985), Paris, Payot & Rivages, 2003. 

Id. et Cavallo Guglielmo (dir.), Histoire de la lecture dans le monde occidental (1995), Paris, Seuil, 2001. 

Dewey John, L’Art comme expérience (1934), trad. Jean-Pierre Cometti (dir.) et alii, Paris, Gallimard, 2005. Titre original : Art as Experience

Dubois Jacques, L’Institution de la littérature, introduction à une sociologie, Bruxelles, Labor, 1978. 

Dupont Florence, L’Invention de la littérature. De l’ivresse grecque au texte latin, Paris, La Découverte, 1994. 

Ducas Sylvie, La Littérature, à quel(s) prix ? Histoire des prix littéraires, Paris, La Découverte, 2013. 

Ferry Ariane et Naugrette Florence (dir.), Le Texte de théâtre et ses PublicsRevue d’histoire du théâtre, n° 245-246, 2010. 

Gefen Alexandre, L’Idée de littérature. De l’art pour l’art aux écritures d’intervention, Paris, José Corti, 2021.  

Genette Gérard, L’Œuvre de l’artImmanence et transcendance (1994). La Relation esthétique (1997), 2nde éd., Paris, Seuil, 2010. 

Goodman Nelson, Langages de l’art. Une approche de la théorie des symboles (1968, 1976), trad. Jacques Morizot (1990), Paris, Arthème Fayard, 2011. Titre original : Languages of Art. An Approach to a Theory of Symbols. 

Id.L’Art en théorie et en action (1984), trad. JeanPierre Cometti et Roger Pouivet (1996), Paris, Gallimard, 2009. Il s’agit des deux premiers chapitres d’Of Mind and Other Matters

Goulet Alain (dir.), Le Littéraire, qu’est-ce que c’est ?, Caen, PUC, 2001. 

Hanna Christophe, Nos dispositifs poétiques, Paris, Questions théoriques, 2010. 

Hirshi Stéphane, Legoy Corinne, Linarès Serge, Saemmer Alexandra et Vaillant Alain (dir.), La Poésie délivrée, Paris, PU de Paris Nanterre, 2017. 

Houdart-Merot Violaine et Petitjean Anne-Marie (dir.), Écritures créatives et Processus de créationLes Cahiers d’Agora, n° 1, s.d. [2018] : https://www.u-cergy.fr/fr/laboratoires/agora/cahiers-d-agora/numero-1.html 

Jey Martine et Perret Laetitia (dir.), L’Idée de littérature dans l’enseignement, Paris, Classiques Garnier, 2019. 

Joinnault Brigitte, Antoine Vitez : la mise en scène des textes non dramatiques. Théâtre-document, théâtre-récit, théâtre-musique, Paris, Max Milo et l’Entretemps, 2018. 

Laisney Vincent, En lisant en écoutant, Bruxelles, Les Impressions nouvelles, 2017. 

Maingueneau Dominique, Contre Saint Proust ou la Fin de la littérature, Paris, Belin, 2006. 

McKenzie Donald Francis, La Bibliographie et la Sociologie des textes (1986), trad. Marc Amfreville, Paris, Cercle de la Librairie, 1991. Titre original : Bibliography and the Sociology of Texts. 

Meizoz Jérôme, Faire l’auteur en régime néo-libéral. Rudiments de marketing littéraire, Genève, Slatkine, 2020. 

Id., « Extensions du domaine de la littérature », dans AOC. Analyse, opinion, critique, en ligne, 2018 : https://aoc.media/critique/2018/03/16/extensions-domaine-de-litterature/

Id.La Littérature « en personne ». Scène médiatique et formes d’incarnation, Genève, Slatkine, 2016. 

Nachtergael Magali, « Le devenir-image de la littérature. Peut-on parler de “néo-littérature” ? », dans Pascal Mougin (dir.), La Tentation littéraire de l’art contemporain, Paris, Presses du réel, 2017. 

Naudier Delphine, « Orchestrer la visibilité des écrivaines et des écrivains en France. Le “capital réputationnel” des attachées de presse », dans Recherches féministes, vol. 24, n° 1, Sans livres mais pas sans lettres : renouveler l’histoire des pratiques d’écriture des femmes, dir. Chantal Savoie et Marie-José des Rivières, 2011, p. 175-191. Disponible en ligne : https://www.erudit.org/fr/revues/rf/2011-v24-n1-rf5003448/1006085ar/

Plana Muriel, Roman, théâtre, cinéma au xxe siècle. Adaptation, hybridation et dialogue des arts, Paris, Bréal, 2014. 

Reinelt Janelle, « La politique du discours : performativité et théâtralité » (2002), trad. Virginie Magnat et Marc Boucher, dans Théâtre/Public, n° 205, Entre deux. Du théâtral et du performatif, dir. Josette Féral, 2012, p. 12-21. 

Rosenthal Olivia et Ruffel Lionel (dir.), La littérature exposée 2Littérature, n° 192, 2018 ; également en ligne : https://www.cairn.info/revue-litterature-2018-4.htm

Id. (dir.), La Littérature exposée. Les écritures contemporaines hors du livreLittérature, n° 160, 2010 ; également en ligne : https://www.cairn.info/revue-litterature-2010-4-page-3.htm

Sermon Julie et Chapuis Yvane (dir.), Partition(s). Objets et concept des pratiques scéniques (20e et 21e siècles), Paris, Les Presses du réel, 2016. 

Souriau Étienne-Émile, Les Différents Modes d’existence (1943), éd. Isabelle Stengers et Bruno Latour (2009), Paris, PUF, 2018. 

Stone Peters Julie, Theatre of the Book: 1480-1880. Print, Text, and Performance in Europe, New York, Oxford UP, 2000.  

Tackels Bruno, Les Écritures de plateau. État des lieux, Paris, Les Solitaires intempestifs, 2015. 

Théval Gaëlle, « Non-littérature ? », dans Itinéraires. Littérature, textes, cultures, n° 2017-3, Littératures expérimentales. Écrire, performer, créer à l’ère numérique, dir. Magali Nachtergael, en ligne, 2018 : https://journals.openedition.org/itineraires/3900

Id.Poésies ready-made, xxexxie siècles, Paris, L’Harmattan, coll. « Arts & Médias », 2015. 

Todorov Tzvetan, La Notion de littérature. Et autres essais, Paris, Seuil, 1987. 

Viard Bruno, « Restaurer la transitivité de la littérature », dans Claude Pérez et Jean-Raymond Fanlo (dir.), Enseigner la littérature à l’université aujourd’hui, Fabula, Colloques en ligne, 2011 : https://www.fabula.org:443/colloques/document1496.php  

Vouilloux Bernard, « Du dispositif », dans Philippe Ortel (dir.), Discours, image, dispositif. Penser la représentation II, Paris, L’Harmattan, 2008, p. 15-31. 

Id.Langages de l’art et Relations transesthétiques, Paris, L’éclat, 1997. 

Zenetti Marie-Jeanne, Factographies. L’enregistrement littéraire à l’époque contemporaine, Paris, Classiques Garnier, « Littérature, histoire, politique », 2014. 

Zumthor Paul, Performance, réception, lecture, Longueuil, Le Préambule, 1990. 

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Appel à contribution pour le Colloque « Censurer les arts – Encadrer les corps »

Appel à contribution pour pour le Colloque « Censurer les arts – Encadrer les corps »

Date limite de dépôt : 4 juillet 2021

Nous avons le plaisir de vous informer de l’ouverture de l’appel à communications pour le colloque transdisciplinaire « Censurer les arts – Encadrer les corps », qui se tiendra les 27, 28 et 29 janvier 2022 à Paris.

Ce premier argumentaire propose de réfléchir à l’opération de censure dirigée envers le corps sur la longue durée. Il est question d’y interroger les récurrences et les particularismes qui se jouent dans le domaine des arts et des représentations en France depuis la fin du Moyen-Âge. Entre les processus de dissimulation et de surexposition, quels corps sont effacés ou déformés ? Quelle place, quels lieux peuvent-ils se réapproprier grâce à leur agentivité ?

L’appel court jusqu’au 4 juillet 2021 et est ouvert à tout·e chercheur·se, quel que soit son statut ou sa discipline. Vous pouvez retrouver toutes les informations nécessaires à l’adresse : https://ateliercga.hypotheses.org/578

Pour toute question, vous pouvez écrire à censure2021@gmail.com

Organisateur/trice(s) et institution d’affiliation :
Atelier Corps, genre, arts d’EFiGiES
Association Queerinal de l’Ecole de Chartes

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Appel à contribution pour l’ouvrage collectif « Les esthétiques du désordre. Pour une autre généalogie de l’utopie »

Appel à contribution pour l’ouvrage collectif « Les esthétiques du désordre. Pour une autre généalogie de l’utopie »

Date limite de dépôt : 4 juillet 2021

Nous avons le plaisir de vous informer de l’ouverture de l’appel à contribution pour l’ouvrage collectif et transdisciplinaire « Les esthétique du désordre. Pour une autre généalogie de l’utopie », dont la publication est prévue en 2022 aux Éditions du Cavalier bleu.

L’ouvrage vise à proposer une relecture du genre de l’utopie sous l’angle du désordre, de l’anarchie, de la déconstruction et de la destruction. Il est question de rompre avec la tradition méditative du genre et de retrouver, notamment à travers les productions artistiques, une esthétique de l’instabilité dans l’utopie.

L’appel court jusqu’au 4 juillet 2021 et est ouvert à tou·te chercheur·se, quel que soit son statut ou sa discipline. Vous pouvez retrouver l’appel et toutes les informations nécessaires à : https://esthetiquesdudesordre.wordpress.com/ Pour toute question, vous pouvez écrire à itineraires2022@gmail.com

Organisateur/trice(s) et institution d’affiliation :
Judith Cohen, doctorante à l’Université Sorbonne Paris Nord
Samy Lagrange, doctorant à l’Université Sorbonne Paris Nord
Aurore Turbiau, doctorante à Sorbonne Université

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Féminismes quatrième génération. Textes, corps, signes. Revue Itinéraires. Littérature, textes, cultures N° 2017-2. 2017

Itinéraires. Littérature, textes, cultures, n° 2017-2

Sous la direction de Stéphanie Pahud et Marie-Anne Paveau

Mars 2018, en ligne, https://journals.openedition.org/itineraires/3765

Présentation du numéro

Une nouvelle sémiotique féministe émerge en ce début de XXIe siècle, issue des contextes sociaux et politiques contemporains ainsi que des nouvelles donnes internationales et intersectionnelles du militantisme féministe : on voit apparaître de nouveaux signes, de nouveaux textes, de nouveaux discours, de nouveaux slogans, de nouveaux symboles. Ce numéro explore la variété de ce renouvellement en examinant les dispositifs mis en place par les jeunes militant·e·s dont l’éducation féministe s’est faite avec Internet, le genre et l’intersectionnalité.

A new feminist semiotics appears at the beginning of the twenty-first century, emerging from contemporary social and political contexts as well as new international and intersectional feminist militancy: new signs, new texts, new discourses, new slogans, new symbols. This issue explores the variety of this renewal by examining the devices produced by young activists whose feminist education was done with the Internet, gender and intersectionality.

Image : 22 Marcha das vadias 2013. Par Alan de Souza. CC BY-NC-SA 2.0. Source : Flickr.

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Como era fabuloso o meu francês! Imagens e imaginários da França no Brasil (séculos XIX-XXI) – Rio de Janeiro, Fundação Casa de Rui Barbosa. 2017

Dirigé par Olivier Compagnon, Anaïs Fléchet et Silvia Capanema P. de Almeida

Symbole de modernité politique et culturelle, mais aussi objet de fantasmes, rejets et caricatures, la France occupe une place centrale dans l’imaginaire brésilien depuis le XIXe siècle. De l’onde de choc provoquée par la révolution de 1789 à la fascination exercée par Brigitte Bardot sur toute une génération de cinéphiles, ce livre explore les multiples images de la France au Brésil, sans oublier les stéréotypes des « français qui ne se lavent pas » ou des « cocottes » de Montmartre qui hantent la Belle Époque carioca. Réunissant historiens, historiens de l’art et anthropologues, il analyse la diversité des acteurs sociaux et des dynamiques politiques et culturelles à l’œuvre dans la construction de ce regard étranger, qui traverse les domaines savant et populaire, évolue dans le temps et éclaire, en miroir, l’histoire de la brasilidade.

Símbolo de modernidade política e cultural, mas também objeto de fantasias, caricaturas e até mesmo de rejeição, a França ocupa um lugar central no imaginário brasileiro especialmente a partir da virada do século XVIII para o XIX. Do impacto da revolução de 1789 ao fascínio suscitado por Brigitte Bardot em toda uma geração de cinéfilos, este livro explora as múltiplas imagens da França no Brasil, sem esquecer os estéreotipos dos “franceses que não tomam banho” ou das “cocotes” de Montmartre que fascinavam a Belle Époque carioca. Historiadores, historiadores da arte e antropólogos analisam a diversidade dos atores sociais e das dinâmicas políticas e culturais forjadas na construção desse olhar estrangeiro sobre a França, que atravessa as dimensões erudita e popular, evolui no tempo e coloca em evidência, como num reflexo de espelho, aspectos da própria história da brasilidade.

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