traduction

Séminaire “Itinéraires de la traduction” (2022-2023) : Séance 1, consacrée aux doctorant.e.s

Itinéraires de la traduction

Séance en mode hybride (voir le lien ZOOM ci-dessous)

PRÉSENTATION

Le séminaire “Itinéraires de la traduction” débuté en 2021-2022 se poursuit cette année, dans le cadre des activités de l’axe 4 de Pléiade.

L’an passé, nous avions organisé trois séances :

– une séance inaugurale, consacrée à la notion d'”itinéraires” dans la circulation des textes traduits, avec les interventions de Camille Bloomfield, Marian Panchón Hidalgo, Aurélie Journo et Cécile Fourrel ;

– une seconde rencontre autour des liens entre traduction et culture de masse, avec Pedro Mogorrón Huerta, Natalia Soler Cifuentes et Céline Planchou ;

– et une dernière séance, consacrée à la “Traduction collaborative”, au cours de laquelle trois expériences de traduction collaborative furent présentées par Cécile Dudouyt, Agathe Torti et les membres de la revue Café, Aurélie Journo, Agathe Bonin et Marie Karas Delcourt.

Nous avons le plaisir de vous convier à la première séance de l’année 2022-2023 qui sera consacrée aux travaux de trois doctorantes.

PROGRAMME

14h. Accueil et présentation par Aurélie Journo et Cécile Fourrel de Frettes

14h15. Alicia Latorre Jara (Université d’Alicante et Université Sorbonne Paris Nord, Pléiade) : “La traduction audiovisuelle à l’épreuve de l’humour : le cas de Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? et Campeones“.

Discussion

15h. Natalia Soler Cifuentes (Université d’Alicante et Université Sorbonne Nouvelle) : “La marque comme vecteur culturel : étude contrastive français-espagnol d’unités phraséologiques contenant des noms de marques”.

Discussion

15h45. Yiran Wang (Nantes Université) : “L’influence du sexe du traducteur sur la traduction de textes érotiques : une étude des adaptations de romans érotiques chinois par George Soulié de Morant et Lucie Paul-Margueritte”.

Discussion

17h. Clôture de la séance.

La séance sera également accessible via le lien ZOOM suivant :

Cécile Fourrel de Frettes vous invite à une réunion Zoom planifiée.

Sujet : Zoom meeting invitation – Réunion Zoom de Cécile Fourrel de Frettes
Heure : 5 déc. 2022 02:00 PM Paris

Participer à la réunion Zoom
https://zoom.us/j/93187307781?pwd=ei9mVGpRL3cxNFpvZjVGTEwyWTlBQT09

ID de réunion : 931 8730 7781
Code secret : 330354

Résumés des communications

1. Alicia Latorre Jara (Université d’Alicante et Université Sorbonne Paris Nord, Pléiade) : “La traduction audiovisuelle à l’épreuve de l’humour : le cas de Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? et Campeones“.

Cette étude a pour objet d’analyser les films Qu’est qu’on a fait au Bon Dieu ? (Philippe de Chauveron, 2014, France) et Campeones (Javier Fesser, 2018, Espagne), en privilégiant la phraséologie et la traduction des références culturelles. L’humour sera l’axe autour duquel je structurerai mon propos en étudiant la succession des Unités Phraséologiques (UP) dans ces deux films.

Dans mon analyse, je rendrai compte des techniques de traduction utilisées en Espagne et en France pour la traduction des éléments humoristiques dans les films mentionnés, puisque mes deux langues de travail sont l’espagnol et le français. Je montrerai donc les contraintes auxquelles est confronté le traducteur. Tout cela permettra de donner une plus grande visibilité aux écueils propres à la traduction de références culturelles à connotation humoristique et d’apporter de possibles solutions de traduction. De cette manière, on verra que l’humour représente rarement un allié pour le traducteur. Enfin, je réfléchirai aux UP qui constituent cette étude dans les deux langues (espagnol et français) et je les classerai selon les critères établis par Martínez Sierra (2009) pour les éléments humoristiques.

2. Natalia Soler Cifuentes (Université d’Alicante et Sorbonne Nouvelle) : “La marque comme vecteur culturel : étude contrastive français-espagnol d’unités phraséologiques contenant des noms de marques”.

Dans les médias, dans la rue, dans les transports, sur le net… Les marques sont omniprésentes et envahissent nos vies quotidiennes. À l’aide du marketing et à travers le discours publicitaire, les marques quittent le milieu marchand pour intégrer l’espace social. Elles deviennent de véritables icônes culturelles, un concentré de notre identité individuelle et collective. Elles pénètrent la sphère sociale et culturelle et, à terme, la sphère linguistique, où les noms de marques intègrent la langue courante et deviennent des noms communs à part entière. Lorsqu’une marque, qui est un nom propre, devient un nom commun ou remplace le nom commun préexistant, cette marque devient générique (Kleenex, Playboy, Coton-Tige, Conguitos, Bollycao…). Les locuteurs s’approprient ces néologismes auxquels ils attribuent de nouveaux sens métaphoriques, donnant ainsi lieu à des expressions figées.

Malgré la florissante création discursive liée aux noms de marque, peu de chercheurs se sont intéressés aux unités phraséologiques comportant un nom de marque. La raison est sans doute le manque de données disponibles, puisque ces expressions ne sont majoritairement pas dans les dictionnaires traditionnels (être un Bounty, tener un pelo Pantene). Elles vont se retrouver à l’oral ou sur les réseaux sociaux.

L’objectif de notre étude est d’analyser et de comparer des expressions figées contentant un nom de marque en français et en espagnol, afin d’analyser ces références culturelles dans les deux langues, à la recherche d’équivalents. Cette étude a vocation de s’élargir à d’autres langues, notamment aux autres langues romaines et aux langues germaniques, en vue de bâtir une base de données d’expressions de noms de marques multilingue.

3. Yiran Wang (Nantes Université) : “L’influence du sexe du traducteur sur la traduction de textes érotiques : une étude des adaptations de romans érotiques chinois par George Soulié de Morant et Lucie Paul-Margueritte”.

Dans la première moitié du XXe siècle, les romans érotiques chinois attirent le regard de certains sinophiles français, notamment George Soulié de Morant (1878-1955) et Lucie Paul-Margueritte (1886-1955), qui réalisent de nombreuses adaptations érotiques avec une touche d’exotisme. Contrairement aux traductions des sinologues, leurs adaptations se combinent avec un jugement subjectif et une imagination personnelle. En d’autres termes, ils sacrifient toujours la fidélité au texte source au profit de l’exotisme, et la Chine dans leurs œuvres n’est pas exempte de stéréotypes.

À travers l’analyse de leurs adaptations de romans érotiques chinois, il n’est pas difficile de trouver certains points communs, par exemple, en ce qui concerne les passages érotiques, ils adoptent souvent l’approche de la réécriture pour embellir les expressions obscènes du texte original et remplacent la traduction des sexes par des métaphores poétiques. Pourtant, nous pouvons également constater certaines différences évidentes, notamment celles causées par le sexe du traducteur. Par exemple, Soulié de Morant fait souvent grand cas de l’habillement et de l’apparence des personnages féminins, et sa réécriture de la fin de l’héroïne révèle certaines morales édifiantes d’un point de vue masculin, tandis que les ajouts de Lucie Paul-Margueritte aux activités psychologiques de l’héroïne et aux descriptions de la masturbation féminine reflètent certaines idées féministes.

Cette communication vise à analyser les caractéristiques des adaptations de romans érotiques chinois par deux traducteurs dans une perspective de genre, afin d’explorer si le genre peut, dans une certaine mesure, déterminer l’orientation du traducteur de textes érotiques.

PROCHAINES SÉANCES

Pour ce nouveau cycle, nous souhaitons orienter la réflexion autour de la question suivante : “Traduction, image et son”.
Vos propositions d’interventions pour les deux prochaines séances qui auront lieu au semestre 2 sont les bienvenues. Les dates ne sont pas encore arrêtées. N’hésitez donc pas à nous écrire pour toute question ou suggestion :

– Aurélie Journo : aurelie.journo@univ-paris13.fr

– Cécile Fourrel de Frettes : cecile.fourrel.de.frettes@gmail.com

 

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3ème séance du séminaire “Itinéraires de la traduction” (axe 4) : “Traduction collaborative”

Itinéraires de la traduction

Image : La Grande Tour de Babel, Brueghel l’Ancien, vers 1563.

PROGRAMME

14h. Aurélie Journo et Cécile Fourrel de Frettes : accueil et présentation

14h15. Agathe Torti : “The Lifeblood de Glyn Maxwell, compte-rendu de traduction collaborative”

Discussion

15h. Cécile Dudouyt : “Traduire à plusieurs voix: présentation du ‘podcast traduction’ réalisé avec les étudiants d’anglais de troisième année 2022”.

Discussion

16h. Table ronde animée par Aurélie Journo et Cécile Fourrel de Frettes : “Traduire et éditer collectivement les littératures minorées : présentation de la revue Café

16h45-17h. Conclusions et perspectives pour le séminaire 2022-2023

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Journée d’études (Dé)jouer la contrainte, (dé)lier ses mains. Traduire avec la contrainte en poésie

Organisateurs :  Paolo Bellomo (CERC-Université Sorbonne nouvelle Paris 3 ; EA 1573, Université Paris 8-Vincennes) // Camille Bloomfield (Pléiade-Université Paris 13 ; Thalim-Université de la Sorbonne Nouvelle ; Outranspo) // Irène Gayraud (CRLC-Paris Sorbonne ; Outranspo)

Date : 4 juin 2021

Lieu : IUT de Bobigny – Université Paris 13. 1 rue de Chablis, 93000 Bobigny

La question de la traduction de la contrainte est particulièrement fascinante en ce qu’elle offre une perspective originale pour penser la traduction littéraire en général. L’étude de la traduction des textes contraints rend en effet visibles des stratégies traductives habituellement masquées : faut-il traduire par exemple la forme du texte, son jeu-même, ou plutôt le résultat produit par celui-ci ? Est-ce possible de faire les deux à la fois ? Comment traduire une littérature faite notamment de formes fixes, ou fondée sur des procédés sonores, rythmiques voire visuels qui la situent parfois dans le champ de l’intraduisible ? On pense évidemment au corpus oulipien, des Cent mille milliards de poèmes aux Alphabets de Perec, en passant par Compléments de nom, le poème infini de Michèle Métail ou les poèmes en anagrammes d’Oskar Pastior, mais aussi aux formes antiques ou médiévales (notamment combinatoires) et à leur réappropriation par les poètes contemporains.

En effet, la poésie, en tant qu’elle adopte très souvent une forme spécifique (qui peut porter sur le vers, la strophe, la forme des poèmes ou même celle des recueils), que celle-ci soit fixée par la tradition (le sonnet, l’alexandrin…) ou inventée pour un recueil en particulier (comme dans ∈ de Jacques Roubaud ou l’Ipersonetto d’Andrea Zanzotto), pose à la traduction des questions très proches de celles de la littérature à contrainte. D’une certaine manière, la poésie est déjà littérature à contrainte, de même que la traduction est déjà écriture à contrainte. Comment, dès lors, faire dialoguer les travaux sur la traduction de la poésie avec ceux sur la traduction de la contrainte ? S’agit-il des mêmes questionnements, pour les traducteurs et pour les chercheurs ? Y a-t-il une différence entre traduire une forme poétique fixe et traduire un texte écrit avec une contrainte inédite ?

Dans la réflexion que nous nous proposons d’avoir, la contrainte n’est pas seulement formelle. De même, elle n’affecte pas seulement les textes. Elle peut aussi investir les conditions de production de la traduction : traduction collective, traduction-minute, traduction en collaboration avec l’auteur, auto-traduction… Les formes de la contrainte choisie sont donc multiples, mais la démarche diffère radicalement des traductions faites “sous contrainte”, c’est-à-dire dans des conditions imposées par quelqu’un d’autre que l’auteur·rice.

La traduction de la contrainte permet en outre d’interroger la pratique du traducteur et la pensée de la traduction qui l’habite plus ou moins consciemment. En quoi le traducteur d’une littérature à contrainte reproduit-il et démultiplie-t-il le geste de l’auteur, de l’oeuvre originale ? En effet, plus le texte résiste à la traduction, plus le traducteur doit réinventer ses outils, son éthos, et répondre aux appels de l’intraduisible, en assumant que son œuvre actualise seulement l’une des possibles vies de l’original dans cette langue étrangère. Cela permet-il à ces traductions d’agir à la fois comme lectures critiques et miroirs poétiques et donc d’interpréter autrement les œuvres originales ?

Sur le plan méthodologique et organisationnel, la journée sera ouverte à des formes innovantes et participatives d’intervention ainsi qu’à de la recherche-création ; elle mêlera communications scientifiques, tables rondes faisant dialoguer poètes, traducteurs et chercheurs, et lectures ou performances poétiques. Co-organisée notamment par deux membres de l’Outranspo (Ouvroir de translation potencial), elle inclura un atelier de traduction de poésie à contrainte animé par quelques membres de ce collectif.

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Quelques références bibliographiques

“Translating constrained literature / Traduire la littérature à contrainte”, dossier coordonné par C. Bloomfield et D. Schilling, Modern Language Notes (French Issue), The Johns Hopkins University Press, vol. 131 n°4, septembre 2016, 162 p.

“Traduire la contrainte”, revue Formules n°2, Noesis, 1998, 270 p.

A. Cordingley, C.Frigau Manning (dir.), Collaborative translation : from the Renaissance to the Digital age, London, New York, Bloomsbury Academic, 2017, 260 p.

“Voyage et équipage”, Cahier “Traduire en équipe”, revue Traduire n°233, 2015, URL : https://journals.openedition.org/traduire/720

D. Weissmann, V. Broqua, Sound /Writing : traduire-écrire entre le son et le sens. Homophonic translation – traducson – Oberflächenübersetzung, Editions des archives contemporaines, Coll. «Multilinguisme, traduction, création», 2019.

T. Samoyault, « Vulnérabilité de l’oeuvre en traduction », Genesis, n° 38, 2014, p. 57-68.

*** Propositions d’une demi-page maximum à envoyer avant le 15 novembre 2020 aux trois adresses suivantes : camille.bloomfield@univ-paris13.fr / gayraud.irene@gmail.com / p.bellomo@hotmail.it

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2ème séance du séminaire “Itinéraires de la traduction” (Axe 4) : “Traduction et culture de masse”

Itinéraires de la traduction

Séance en mode hybride, via le lien suivant :

Participer à la réunion Zoom
https://zoom.us/j/3299355930?pwd=MGhiZy9Fa2RLbVBEU3lyK0k4cTBqdz09

Image : La Grande Tour de Babel, Brueghel l’Ancien, vers 1563.

Programme

  • 9h30 : Pedro Mogorrón Huerta (Professeur invité, Université d’Alicante) : “La perte d’information dans la traduction audiovisuelle”. Conférence suivie d’une discussion.
  • 10:45 : Natalia Soler Cifuentes (Université Sorbonne Nouvelle/Université d’Alicante, Lattice UMR8094) : “La traduction des noms de marque : comment se faire un nom à l’étranger”. Communication suivie d’une discussion.
  • 11h30 : Céline Planchou (Université Sorbonne Paris Nord, Pléiade) : “La langue navajo de la Seconde Guerre mondiale à Star Wars”. Communication suivie d’une discussion.
  • 12h15 : Débat et perspectives

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Séance de séminaire : “Itinéraires de la traduction” (Axe 4)

Itinéraires de la traduction

Image : La Grande Tour de Babel, Brueghel l’Ancien, vers 1563.

Programme

  • 14h00 : Accueil et présentation
  • 14h10 : Marian Panchón Hidalgo (chercheuse invitée, Université de Grenade) : “Traduire André Breton pendant le franquisme (1939-1975) ou comment créer du surréalisme de manière (in)consciente” (voir le résumé de la conférence ci-dessous).
  • Discutante : Camille Bloomfield (Pléiade / CERILAC, Université de Paris)
  • 15h30 : Cécile Fourrel de Frettes (Pléiade, USPN) : “La maison d’édition Prometeo et la diffusion de la littérature française dans l’Espagne des années 1910 et 1920”
  • Discussion
  • 16h15 : Aurélie Journo (Pléiade, USPN) : “Comment traduire une littérature “mineure” en français? Réflexions sur la traduction de Siku Njema de Ken Walibora”
  • Discussion et perspectives
Marian Panchón Hidalgo (chercheuse invitée, Université de Grenade) : “Traduire André Breton pendant le franquisme (1939-1975) ou comment créer du surréalisme de manière (in)consciente”. Résumé

Le surréalisme est passé dans les annales de la littérature universelle comme l’un des mouvements artistiques les plus importants du XXe siècle. Néanmoins, pendant la dictature franquiste, les censeurs travaillaient durement afin de contrôler lacommunication sociale et les ouvrages de Breton, l’un des fondateurs du mouvement, étaient complètement interdits lors du premier franquisme (1939-1959) à cause de ses positions politiques. L’ouverture de la société espagnole qui s’amorce dans les années 60 est notable, grâce au tourisme, à l’exode rural ou à l’expérience de l’émigration.

À l’époque, la traduction a joué un rôle fondamental dans l’industrie éditoriale, puisque beaucoup d’auteurs espagnols avaient émigré vers d’autres pays. Cependant, comme l’éditrice Tusquets (2005) l’explique avec justesse, l’un des cauchemars des éditeurs espagnols était souvent les traductions, puisque les traducteurs n’avaient pas les connaissances suffisantes pour traduire des textes aussi complexes.

L’objectif de cette communication est donc d’analyser l’œuvre Manifiestos del surrealismo (1969) et de voir comment certains fragments mal compris par Andrés Bosch, son traducteur, ont pu créer du surréalisme de manière (in)consciente, comme dans les cas de « ciervo volante » (« cerf-volant »), « en la hermosa estrella » (« à la belle étoile ») ou « gusano brillante » (« ver luisant »). De même, il est intéressant de souligner plusieurs jeux de mots qui se perdent dans la version espagnole : le « camée León » devient le « camafeo León » en espagnol, ce qui provoque également une situation surréaliste – au sens propre et au sens figuré –, même si l’allusion au caméléon se perd dans la version espagnole. Il faut aussi prendre en compte l’exemple « froid de lion, froid de canard ou froid de bébé », qui devient « frío de león, frío de ganso o frío de bebé », phrase incohérente pour le lectorat espagnol, qui ne comprendra pas le jeu de mots, à moins qu’il ne comprenne le français et soit conscient de la signification de l’expression familière « froid de canard ».

Nous profiterons également de l’occasion pour analyser les dossiers de censure de cette traduction sous le second franquisme (1959-1975) afin d’en savoir davantage sur le contexte historique de l’époque ainsi que le fonctionnement de l’appareil censorial. Au-delà de leur tâche initiale, les censeurs se livraient dans leurs rapports à de véritables critiques littéraires, qui étaient réservées à une élite intellectuelle et administrative, à laquelle ils appartenaient.

Bibliographie

-­‐ Breton, A. (1962). Manifestes du surréalisme. Paris : Jean-Jacques Pauvert.
-­‐ Breton, A. (1969). Manifiestos del surrealismo. (A. Bosch, Trad.). Madrid : Guadarrama.
-­‐ Tusquets, E. (2005), Confesiones de una editora poco mentirosa. Barcelona : Lumen.

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La traduction des livres pour la jeunesse : interview avec Mathilde Lévêque

Des livres pour les enfants sont écrits et publiés partout dans le monde. Certains sont traduits et édités pour que des enfants d’autres pays puissent en profiter. Quel chemin prend alors le livre pour arriver jusqu’à la bibliothèque ? Quelles personnes jouent un rôle important dans sa réalisation et sa traduction ? Partons à la découverte de l’édition jeunesse !

  • Dans cette vidéo, elle nous parle des enjeux de la traduction de livres jeunesse en prenant l’exemple de “Fifi Brindacier”, roman suédois, écrit par Astrid Lindgren et publié en 1945. Il a été traduit, pour la première fois en français, en 1951.

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Son et traduction dans l’œuvre de Proust, Honoré Champion. 2018

Dirigé par Emily Eells et Naomi Toth

Il y avait des jours où le bruit d’une cloche qui sonnait l’heure portait sur la sphère de sa sonorité une plaque si fraîche, si puissamment étalée de mouillé ou de lumière, que c’était comme une traduction pour aveugles, ou, si l’on veut, comme une traduction musicale du charme de la pluie, ou du charme du soleil. (La Prisonnière)

Pour le narrateur d’À la recherche du temps perdu, le son traduit ; par ailleurs, il définit la tâche de l’écrivain comme celle d’un traducteur. Se dessinent dès lors, entre sonorité et langage littéraire, un parallèle étroit mais aussi un mince écart, de sorte qu’un point de fuite s’inscrit dans le texte : l’écrivain traduit une sonorité déjà elle-même traduction. Que faire de toutes ces strates de son quand on cherche à les rendre dans une langue autre que le français ? Que révèle la pratique de la traduction de la façon dont Proust pense le rapport entre sonorité et langage ? Telles sont les questions abordées par les articles ici rassemblés, avec une attention particulière accordée aux traductions vers la langue anglaise.

Table des matières

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